Il s'agit là d'une hausse de + 48 % par rapport à mai 2007 déjà très affecté et la 3 ème hausse d'affilée d'un mois sur l'autre, celle-ci
s'établissant à + 7 %.
Au-delà de cette hausse, 2 évolutions notoires sont à signaler :
- les maisons retournant à leur prêteur est la catégorie qui augmente le plus d'un mois sur l'autre et doublent en nombre par rapport à la situation de l'an dernier. Le stress que subissent
les banques et tout le système financier est donc toujours présent.
- si la catégorie des prêts immobiliers subprimes a été celle qui a été la plus touchée jusqu'ici, d'autres catégories de prêts ou d'emprunteurs ont connu des difficultés ces derniers mois. La
'nouveauté' en quelque sorte en cette fin de printemps est la prise en compte de l'augmentation des défauts de paiement dans la catégorie supérieure dite 'prime'. A cet égard, en cliquant sur la
cartographie en haut à gauche, vous pourrez visualiser l'augmentation par secteur des saisies liées à des prêts immobiliers de ces catégories 'standards à supérieures'.
Voyons ce que nous dit l'Association des banquiers hypothécaires dans sa dernière étude pour juger des risques de nouvelles
saisies à venir et des 'primes' en particulier :
- 3 millions de prêts immobiliers sont en retard soit 6,4 % qui ont manqué au moins un remboursement. 737 000 ont au moins 3 mois de retard. Ceux-ci ne sont pas encore entrés dans une procédure
de saisie. En débat...
- 39 % des prêts qui sont entrés dans l'une ou l'autre des procédures au 1er trimestre étaient des prêts à taux variables de la catégorie subprime mais la catégorie 'Prime' compte 1,2 millions de
prêts en retard de plus d'un mois soit 3,7 % du total à comparer avec un taux de 2,6 % il y a un an.
- 431 000 prêts 'prime' sont en cours de saisies soit 1,2 % du total contre 0,5 % il y a un an.
Pour votre parfaite compréhension, il faut tenir compte néanmoins du fait que dans ce segment prime sont intégrés des prêts dits 'Alt-A' qui permettent aux personnes qui disposent d'un bon
scoring ou ont de bons antécédents en terme de crédit de ne pas avoir à justifier de leurs revenus actuels. Aucune vérification de leurs revenus n'est ainsi intégrée au dossier de prêt suivant
cette classification que je qualifie pour simplifier de 'moyenne-inférieure'.
Enfin, les prêts 'prime' sont particulièrement touchés dans les zones où les prix ont fortement monté et donc redescendent actuellement comme en Californie ou en Floride... le
montant des encours des crédits résiduels dépassant de plus en plus la valeur des maisons étant en tout état de cause un phénomène qui influe sur toutes
les catégories sans exception.
La catégorie 'prime' montre ainsi que les aspects techniques liés aux prêts ne sont pas
seulement en cause comme pour les subprimes et rappelle qu'un des éléments qui sous-tend la hausse des saisies reste bel et bien la chute des prix immobiliers qui se renforce encore sur le
terrain à chaque fois qu'une maison est saisie dans un processus cumulatif à la baisse comme il s'auto-entretenait à la hausse il y a encore peu. La valeur des garanties bancaires est ainsi
toujours orientée à la baisse, élément tout aussi délicat que les défauts avérés et qui fragilise 'silencieusement' et de manière pernicieuse les bilans des banques et des titres cotés liés, à
tout le moins réduit les marges de sécurité des institutions financières.
Comme disent souvent les américains à ce propos : 'les choses risquent d'abord d'aller moins bien avant d'aller mieux'.