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Moi, Charlemagne, Empereur chrétien

Par Revesetimagines @Reveset

TITRE : Moi, Charlemagne, Empereur chrétien
AUTEUR : Max GALLO
EDITIONS : XO Editions

Résumé

Au moment de remettre son âme entre les mains du seigneur, Charlemagne n'éprouve ni peur, ni doute, ni anxiété. Tout au long de ses quarante-six années de règne, le roi des Francs, couronné empereur à Rome le 25 décembre 800, a été le fervent défenseur de la Sainte Église. Il a converti à la foi tous les peuples qu'il a vaincus. C'est avec soin qu'il prépare sa comparution devant Dieu, confiant les principaux actes de sa vie à un jeune et talentueux lettré, Éginhard. À travers ce dialogue, Max Gallo révèle l'extraordinaire caractère, fait d'autorité et d'intelligence délicate, de celui qui construira à la fois l'Empire chrétien et les fondements de l'Europe. Il dresse le portrait d'un conquérant implacable mais aussi d'un fin réformateur, amoureux des arts, des lettres et des femmes, qui deviendra, pour tous les français, une figure incontournable de leur histoire. Un récit saisissant qui plonge aux racines mêmes de la civilisation chrétienne.

Mon avis

Je remercie vivement les éditions XO pour ce Service Presse. Max Gallo est pour moi une référence dans le roman historique et j’ai été ravie de pouvoir découvrir ce grand souverain que fut Charlemagne sous la plume de cet auteur.

Ce récit a été écrit sous une forme autobiographique. Le grand Charlemagne, vers la fin de sa vie, dictera ses mémoires à Eginhard. Dès lors ce souverain nous contera certains aspects de sa vie, les moments qui l’ont profondément marqué. On découvre un fils qui veut être digne de son père et très respectueux de sa mère qu’il adore (en tout sens du terme). Dans ce livre, nous n’avons pas la vie de Charlemagne point par point mais uniquement certains moments qui montrent le personnage sous un profil plus humain qu’historique. Ainsi on sent son attachement à Bertrande, sa noble mère, à chacune de ses épouses et à ses enfants. Mais plus que tout, c’est à Dieu que le grand homme se dévoue. Son objectif est de christianiser les peuples et les convertir à la seule religion qui, pour lui, est la bonne. Il commet des actes horribles au nom de Dieu. Une grande bataille, celle de Verden contre les Saxons, va particulièrement le marquer. Et même s’il tente de se justifier sous la bannière divine, on sent à travers les lignes que l’horreur reste présente même s'il balaie ses doutes en affirmant que c'est pour Dieu qu'il agit !
Charlemagne m’a apparu à la fois comme un homme imbu de lui-même, se justifiant en affirmant que ses actes étaient pour Dieu et l’Eglise. Mais aussi sous aspect plus fragile ou faible suivant comme on le voit. Je l’ai senti soumis à l’autorité de l’Eglise. Son désir profond était de laisser un héritage chrétien avec un Empire prospère à cette religion. C’était également un homme avide d’apprendre et qui désirait faire partager ce savoir. Ce fut d’ailleurs ce qu’il fit sur le tard de sa vie. Enfin, sous le regard d'Eginhard, on a un aperçu d'un homme qui était craint...

Si ce texte est conçu comme un témoignage de sa propre vie, il n’est pas pour autant toujours chronologique. Il arrivera quelques fois même que le narrateur reprenne des évènements dont il avait déjà parlé pour ajouter quelques détails. Max Gallo a écrit ce roman d’une manière très particulière, et j’ai apprécié la façon dont il a tourné le récit. Ce fut une lecture enrichissante pour moi !

Extrait :
Voilà des semaines que la mort avait lentement pénétré le corps de mon père.
Il avait chevauché depuis l’Aquitaine si las, si difforme, le corps couvert d’une sueur si puante que je n’osais le regarder.
À Saintes, ma noble mère Bertrade nous attendait avec mon frère Carloman et notre sœur Gisèle. Nous avions prié saint Martin, à Tours, et nous avions lentement, comme si nous gravissions un calvaire, gagné l’abbaye de Saint-Denis.
Là, Dieu avait appelé à lui Pépin III le Bref, mon père glorieux, et j’avais veillé à ce que son corps reposât au cœur de l’abbaye.
Puis, alors que je me recueillais, l’abbé Fulrad m’annonça que le dimanche 9 octobre, nous serions Carloman et moi sacrés rois – moi à Noyons, Carloman à Soissons – par les « grands et la consécration des prêtes ».
La surprise me paralysa. N’avais-je pas déjà été sacré à Saint-Denis le 28 juillet 754 ?
L’abbé Fulrad, le visage sévère, la moue sévère, me répondit que la première cérémonie n’était qu’une désignation, qu’il fallait l’adhésion publique des grands à notre élévation.
J’ai baissé la tête en signe d’acceptation et de reconnaissance, mais mon sang brûlait sous ma peau.
Je venais de recevoir une nouvelle leçon gouvernement.

MOI-CHARLEMAGNE

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