L'Assemblée Nationale à adopté par 30 voix pour et 28 contre l'amendement 974 porté par Jean Paul Chanteguet (PS), Président de la commission du Développement durable, qui prévoit l'interdiction des pesticides néonicotinoïdes, y compris pour le traitement de semences, dès 2018. En outre cet amendement prévoit la définition systématique des alternatives aux néonicotinoïdes, qu'il s'agisse d'autres produits ou " les pratiques culturales durables permettant de limiter le recours aux produits phytopharmaceutiques, qu'il s'agisse d'alternatives biologiques ou physiques ou de pratiques agronomiques qu'il serait souhaitable de développer à long terme, telles que la rotation des cultures ou la plantation de cultures pièges. ".
L'objectif, a déclaré Jean-Paul Chanteguet, est d'" adresser un signal fort aux groupes chimiques, aux agriculteurs et à l'exécutif ". Un arrêté fournira " des réponses concrètes aux exploitants agricoles, confrontés à la brusque apparition d'un ravageur qui pourrait compromettre leurs récoltes ". Et la liste des alternatives aux néonicotinoïdes sera déterminée sur la base d'un avis de l'Anses (l'Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire).
L'adoption de cet amendement dans le cadre de la Loi Biodiversité est une grande victoire parcequ'il prévoit une interdiction claire, sans dérogations, des pesticides néonicotinoïdes, dont la dangerosité pour les pollinisateurs, au premier rang desquels les abeilles, n'est plus à prouver. En outre l'accent mis sur la recherche de solutions non chimiques et l'agronomie montre la voie à un véritable changement des pratiques agricoles !
" On renverse la mécanique : l'interdiction des néonicotinoïdes devient la règle et leur utilisation l'exception, contrairement à aujourd'hui ", se félicite la députée (PS) Delphine Batho.
"La date de 2018 nous semble par contre trop éloignée car on peut avoir des doutes de la mise en oeuvre de ces dispositions en 2018 en cas de changement de majorité" commente l'association Générations Futures. "D'ici au 1er septembre 2018, ce sont plus de 1 million de colonies d'abeilles qui auront disparues."
"Un pas important a été fait hier soir par l'Assemblée Nationale vers l'interdiction de ces néonicotinoïdes qui déciment les abeilles et les pollinisateurs depuis des décennies. La partie n'est pourtant pas terminée et nous appelons les Sénateurs à suivre l'exemple de leurs collègues de l'Assemblée Nationale en confirmant cette interdiction en 2° lecture !" a déclaré François Veillerette, porte parole de Générations Futures.
ME