Le défilé Acne Studios le 05 mars était comparable a une chaîne de construction d'usine. La marque suédoise semble s'être inspirée des uniformes ouvriers, comme des méthodes de conceptions industrielles, pour créer une collection aussi technique que désirable. Lurex, cuir, laine bouillie, tweed sont traités à la manière des métaux qu'on soude ensemble, pour un assemblage de formes et de matières efficace. Les escarpins sandales se nouent à l'aide de câbles électriques, tandis que les pressions et les clous plats jouent l'ostentation.
Bleu marine et orange, les codes couleurs omniprésents de la collection, sont directement empruntés aux habits de travail. De même, les sacs filets, les cuissardes-pantalons, les combinaisons et les vestes à l'aspect imperméables, font référence à l'attirail de sécurité d'un ouvrier manipulant des substances dangereuses. Un aspect utilitaire contre-balancé par des imprimés léopards et des volumes inattendues, afin d'en extraire le potentiel tendance.
Avec leurs coupes extensibles à l'extrême ou au contraire exagérément raccourcies, les vestes sont le point d'orgue de la collection. Les fioritures sont inutiles. Les blousons matelassés sont comme recouverts d'un alliage précieux, tandis que les mentaux sont faussement ceinturés avec de grosses boucles métalliques qui servent de décoration.
Avec Johnny Johassan, un directeur artistique expérimental, les codes de l'industrie chimique impactent sur l'industrie de la mode, pour un bleu de travail revisité en fashion statement.