En arrivant sur la première partie, Kamikaze, la première réaction a été de se dire que le son était bien trop fort ce soir-là ! De plus c’était assez quelconque et donc, nous sommes allés au bar pour attendre la suite.
Il est 22h25 environ lorsque Tricky – joint à la main visiblement – et son groupe entrent sur scène. Ils sont trois : lui, une batterie et une guitare. Premier point d’interrogation, pas de bassiste ? C’est assez étonnant vu le genre. Et voilà qu’ils entament le set avec une longue intro rock instrumentale ; Tricky lui, tourne le dos au public pendant cette longue intro. On croit reconnaitre une mélodie nirvanaesque… Ok, ce concert va être bizarre et on attend vraiment que ça commence. Là encore le son est très fort et on est assommé par les basses. Deuxième chanson, à nouveau longue intro et finalement Tricky décide de se retourner : début du chant d’une choriste… Tout comme la basse, les back-vocals sont préenregistrés – dommage. Mais on n’entend toujours pas Tricky. Difficile de voir ce qui se passe sur scène car celle-ci est plongée dans une pénéombre bleutée mais il semblerait que Tricky chante et on ne l’entend pas. Fin du titre et il remercie le public. Ok mais quand est-ce que cela va commencer ? Morceau suivant on voit Tricky prendre les deux micros sur scène et commencer à les prendre à bout de bras pour les approcher et les éloigner alternativement de sa bouche pour mimer un effet doppler dans ses paroles. Très vite les pieds de micro tombent et Tricky est emmêlé dans les câbles. Pas de doute, le type est déchiré… Le roadie monte sur scène et rétablit la situation : on est partagé là entre le sentiment de mais-quand-est-ce-que-cela-va-commencer-? et tirons-nous-de-là-et-vite-! On est à 15 minutes dans le concert et toujours rien. Ils partent sur un autre titre et on entend clairement la voix… du guitariste. Tricky, dos au public tape sur la grosse caisse de la batterie.
Les titres semblent coupés dans leur élan si bien que le public, pas très nombreux compte tenu de la taille de la salle ainsi que de la célébrité de l’artiste essaie de danser mais semble chaque fois coupé dans son élan. L’expression de leur visage est passée de l’enthousiasme à l’ennui après seulement 15 minutes ; nous, nous ne pensons qu’à partir à ce moment. Le groupe joue un ancien morceau, et malgré l’ennui le public veut encore y croire ; rebelote dès qu’on croit que ça va partir le soufflé retombe. Sur ce morceau c’est le batteur qui assure la fin du chant. Tricky, lui danse après avoir tiré une taffe sur son joint. Bref c’est à ce moment que nous décidons de reculer pour constater que toute la partie avant de la salle semble assommée, anesthésiée, par le volume sonore désagréable malgré les bouchons. Dans le fond de la salle, quelques personnes éparses essaient de danser. Il s’agit plus d’une manifestation de leur envie de s’amuser que du fait de ce que Tricky donne sur scène. Le type est tout simplement absent.
Nouvelle chanson et c’est à nouveau son guitariste qui assure le chant. C’en est trop on va au bar se prendre un verre pour la route. Et là on entend un groupe de personnes qui est en train de partager le même sentiment à propos du concert. Au final le temps de boire le verre et discuter un peu, il est 23h05 lorsque l’on se dirige vers la sortie et qu’on entend des sifflements collectifs et autres vociférations mécontentes qui viennent de la salle. Le groupe est sorti de scène ! 40 minutes, au-revoir et public pas content. Nous ne sommes même pas restés pour voir ce qui se passait. En entendant les gens à l’extérieur, les qualificatifs soulignant la nullité du concert fusent de toutes parts. On pourrait se dire que c’était une soirée sans mais en cherchant sur la toile d’autres comptes rendus on constate que sur d’autres concerts récents cela s’était déjà produit…
Quel long article pour pas grand-chose, on va dire que c’était un exercice cathartique… Bref, n’achetez pas le dernier Tricky – Skilled Mechanics – et ne perdez pas votre temps sur cette tournée. Allez plutôt voir 3-4 petits groupes – ce qui correspond au prix pour l’album et le billet de concert – mis en avant par les producteurs de petites salles et soutenez ainsi leur travail ; ils proposent des artistes plus honnêtes dans leur travail – ainsi qu’envers leur public – et qui galèrent !