Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums qui sont intégral à moi "moi" musical et dont je connais le contenu note par note/mot par mot.
"Blonde on Blonde" de Bob Dylan
"The Idiot" d'Iggy Pop
"Low" de David Bowie
"The Unforgettable Fire" de U2
Les initiales en font aussi B.I.B.I., qui veut dire moi, mais qui pourrait aussi faire référence à la terminaison de mot habibi qui veut dire "mon amour" en dialecte arabe.
La musique est parfois une maîtresse de qualité.
Young Sinead was.
Irlandaise et rebelle comme moi, il n'en fallait pas plus pour que je succombe à cette charmante jeune fille de 20 ans, mon aînée d'à peine 5 ans, en 1987.
Mais je découvrirai aussi cette punk de Glenageary en marge de Dublin, chauve et désarticulée quand elle danse, mais aussi charmante comme un diamant brut.
Sinead O'Connor était formidable.
Remarquez la forme du passé.
Son tout premier effort sur disque, au tendre âge de 20 ans et excessivement enceinte, sera son meilleur à vie. Pas son plus populaire, le second le sera, mais son plus accompli à mon avis.
Son plus vrai.
Parce qu'elle y crachait ses 20 ans avec intensité.
Une intensité commune et séduisante.
Le Lion et le Cobra. Aucune tendresse chez la tigresse. Et pourtant...
THE LION & THE COBRA. 1987.
Dès le morceau d'ouverture, le crescendo est parfait. "Jackie" bien qu'un prénom plus féminin dans la langue anglaise, est ici appliqué à un mâle. Le Jackie-Oh scandé par Sinead rappelle "Roméo" un célèbre amant fataliste. Et fataliste est la splendide courte chanson.
Le titre de l'album est tiré de la Bible, les Psaumes, 91:13 qui dit "tu marcheras sur le lion et le cobra". Dans Never Get Old, Sinead offre un premier désaveu au catholicisme qui l'a élevé. Enya récite une partie du Psaume 91 en dialecte celtique (ou gaélique) en ouverture de morceau. Très beaux jeux vocaux. Enya revient en milieu de morceau, énigmatique. Tout juste avant que Sinead n'explose.
Spike Holifield, Sinead, Clowes, Reynolds et Rob Dean, guitariste de Japan, ont écrit le morceaui suivant qui sera aussi le troisième single. Passion et luxure à son meilleur. Les paroles sont ce qu'il y a de plus simples et le morceau est son plus rythmé de l'album.
Le désir cède sa place au désespoir alors que Sinead signe son plus beau morceau à mon avis sur ce disque, mon préféré en tout cas, typiquement irlandais, l'histoire du dernier drink avant la fatalité. Crescendo encore. Nice. Les trois morceaux qui ouvrent la face B démontrent le grande force, et la variété, de la voix de la jeune punk.
Pour irlandais, punks, amateur de voix douce habillé de rage. d'allégories lyriques, d'images de guerre, de dragons vaincus, de fantômes et de désirs électriques.
Là fhéile pàdraig sona dhaoibh.