A lire rapidement les titres que la presse donne à partir d’un même document, (celui ci-dessus), je ne suis pas vraiment sûr d’avoir lu le même… Pour 20mn.fr, « Les taux les plus élevés de violences visent des femmes diplômées« . Le journal Sud ouest titre « Les femmes victimes d’hommes plus âgés« . Pour Le Monde, c’est : « Femme, jeune, plus diplômée que son conjoint : portrait-robot de la victime de violences conjugales« . Pour Madame Figaro, ce sont Les femmes jeunes et handicapées premières victimes de violence. Alors, j’ai voulu en avoir le cœur net. L’ONDRP (Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales) évalue à 8,2 ‰ (pour 1 000) la part d’ hommes de 18 à 75 ans se déclarant victimes de « violences physiques ou sexuelles par conjoint cohabitant » sur deux ans et à 18,7 ‰ celle des femmes de 18 à 75 ans. Mais lorsque l’homme (32 ‰) ou la femme (39 ‰) victimes sont handicapés, le taux de ces violences grimpe à plus de 30 pour 1 000. L’âge est également un critère aggravant : plus on est jeune, plus les violences augmentent : pour les femmes entre 18 et 24 ans (35 ‰) ou celles dont le conjoint a moins de 25 ans (40 ‰), ou le fait d’avoir un conjoint ayant un écart d’âge de plus de 5 ans (32 ‰). Quant à l’influence des conditions de diplôme, voici les principaux enseignements de l’étude :
- femmes dont le conjoint est sans diplôme ou niveau BEPC : 26 ‰.
- Lorsque la femme a au moins le bac, son conjoint étant sans diplôme ou de niveau brevet des collèges : plus de 40 ‰.
- En revanche, si la femme est peu ou pas diplômée et que son conjoint est diplômé de l’enseignement supérieur, la part des victimes déclarées est inférieure à 10 ‰.
On voit donc qu’il est plutôt difficile de dresser un portrait type comme le tout venant journalistique le fait si arbitrairement, tant les 3 critères retenus s’entrecroisent. Ceci d’autant plus que la rédaction de certains passages de ce texte est pour le moins hasardeuse et sujette à interprétation contradictoire…