Dans un style très accessible comme le nécessite la rédaction des livres du genre, Hélène Bah explique tout d’abord les principes de l’écriture-thérapie qu’elle met en œuvre dans le cadre de son travail de consultante, il s’agit principalement de prendre du recul sur soi-même et ses problèmes en écrivant. La deuxième partie de l’ouvrage se consacre à exposer la méthode à suivre pour écrire, pour se relire, analyser ses écrits et enfin prendre d’éventuelles décisions.
Le chapitre détaillant « le courage de s’écrire » est à mes yeux le plus intéressant. S’inspirant des méthodes des ateliers d’écriture, l’auteur incite l’écriveur à se choisir un style le temps de l’exercice, de lister rapidement les sujets qui le préoccupent, et de les décrire. Plusieurs points très précis sont soulignés pour inviter l’écriveur à les développer : les lieux, les personnes physiquement et moralement, les procédures de travail, etc. Tout ce qui semble naturel pour celui qui écrit doit être détaillé pour distinguer cet exercice de la simple écriture d’un journal, et pour, surtout, formuler des détails « qui vont de soi » et sur lesquels on ne prend plus le temps de s’interroger. Cette simple idée m’a ouvert de nombreuses perspectives, et à l’usage j’en suis venue spontanément à formuler des impressions floues me permettant ainsi de clarifier une situation donnée.
Après le temps de l’écriture, vient celui de la relecture et de l’analyse. Je ne me suis pas encore prêter au jeu mais je regrette que ce second chapitre ne soit pas d’avantage développé. L’auteur y joue effectivement son fonds de commerce et cela s’en ressent puisqu’elle est largement plus prompte à conseiller de se tourner vers un relecteur – elle n’en connait qu’un, elle-même, pratiquant ce type de thérapie – qu’à préciser clairement comment s’auto-analyser. Les grandes lignes sont tout de même tracées : attendre 2 à 3 semaines, laisser reposer jusqu’à oublier le contenu du texte avant de le(se) redécouvrir avec un œil neuf.
Le dernier chapitre explique les bienfaits de cette pratique et dans quelle mesure elle peut vous aider dans vos choix. Egalement très courte, elle s’apparente d’avantage à de l’auto-promotion de la part de l’auteur. Elle y invite notamment le lecteur à réitérer l’écriture-thérapie aussi souvent qu’il le jugera nécessaire.
Malgré ses quelques bémols, mon impression générale reste assez positive. Ce livre me permet de développer plus avant et de préciser une pratique de réflexion par l’écrit que je mets en œuvre assez naturellement. Toute la difficulté réside dans le travail souvent fastidieux de relecture et d’analyse… Sommes-nous réellement prêt à lire ce que nous avons à dire de nous-mêmes ?
L’écriture-thérapie – Hélène Bah
Eyrolles, 2008, 167 p.