Les chercheurs britanniques du Kings College London et de l’University of Southampton, ont suivi durant 6 mois 60 patients atteints de démence légère ou modérée, évalués pour la sévérité de leurs troubles cognitifs démence et la santé dentaire (nombre de dents, évaluation de la sévérité de la maladie des gencives, nombre de sites affectés, plaque dentaire, écarts entre la gencive et la racine de la dent, sites présentant le saignement des gencives), au début et à la fin de l’étude. Leur analyse constate que,
· la présence de la maladie des gencives au début de l’étude n’est pas liée à l’état cognitif des participants,
· mais qu’elle est associée à des scores de déclin cognitifs multipliés par 6 au cours du suivi de l’étude.
La maladie des gencives est-elle un facteur de déclin cognitif ? Les chercheurs ne répondent pas à la question, et montrent une association et sur un petit échantillon. Cependant la force de cette association suggère que la parodontite, en affectant le système cérébro-circulatoire pourrait contribuer, en partie au développement accru des troubles cognitifs. En effet, l’inflammation des gencives peut augmenter le niveau global de l’inflammation systémique et donc la vulnérabilité à un ensemble de maladies chroniques. La maladie des gencives est en effet liée à toute une série de pathologies :
· les crises cardiaques et les maladies cardiaques
· le diabète de type 2
· l’accident vasculaire cérébral
· la polyarthrite rhumatoïde
Cette étude révèle donc un lien possible entre la parodontite et l’augmentation du déclin cognitif dans la maladie d’Alzheimer. Cependant, il reste possible, en dépit des facteurs de confusion pris en compte, que les personnes atteintes de la maladie des gencives aient aussi une moins bonne santé générale ce qui aurait, bien évidemment, un impact sur leur santé cognitive.
Source:PLOS One March 10 2016Periodontitis and Cognitive Decline in Alzheimer’s Disease