SOINS INTENSIFS PÉDIATRIQUES: La récupération est plus rapide avec peu ou pas de nutrition – NEJM

Publié le 15 mars 2016 par Santelog @santelog

Les enfants gravement malades reçoivent une nutrition artificielle (nutrition parentérale) peu après leur arrivée en unité de soins intensifs (USI). Cette pratique courante est basée sur l’hypothèse que la nutrition leur permettra de récupérer plus rapidement. Cette étude internationale coordonnée à la KU de Louvain et à paraître dans le New England Journal of Medicine, montre que peu ou pas de nutrition au cours de la première semaine de soins intensifs permet une récupération plus rapide.

La norme actuelle de soins pour ces enfants qui arrivent en USI est basée principalement sur l’hypothèse qu’ils ont besoin de  » se nourrir pour retrouver des forces « . Par conséquent, la nutrition artificielle de ces enfants pendant les premiers jours de leur séjour en soins intensifs fait partie intégrante du protocole standard. Cette nutrition artificielle est censée renforcer leurs muscles, contribuer à prévenir les complications, et accélérer leur rétablissement. La nutrition artificielle est perfusée directement dans le sang.

Cette équipe internationale de chercheurs de l’Université Hôpitaux de Louvain (Belgique), de l’Hôpital Rotterdam Sophia Enfants (Pays-Bas), et de l’Hôpital pour enfants Stollery d’Edmonton (Canada) conteste aujourd’hui cette pratique courante. Les chercheurs ont mené un essai contrôlé randomisé auprès de 1.440 enfants gravement malades, pour comparer les effets du jeûne ou d’une nutrition en tout petite quantité vs une nutrition parentérale au cours de la première semaine en USI. Les résultats sont frappants :

·   les enfants qui développent une carence nutritionnelle après avoir reçu peu ou pas de nutrition présentent moins d’infections, moins de risque de défaillance d’un organe et une récupération plus rapide que les enfants qui ont reçu une nutrition par perfusion.

·   Cet effet est constaté quel que soit le type de maladie, l’âge des enfants, ou l’USI en question.

Des preuves solides à l’encontre la pratique actuelle : Ainsi, selon cette étude, la pratique actuelle et largement partagée de nutrition des enfants en période précoce de séjour en USI ne contribue pas à leur rétablissement. Ces résultats fournissent des preuves solides à l’encontre la pratique actuelle et devraient donc inciter à modifier ce protocole dans le monde entier, soutient l’auteur principal, le Pr Greet Van den Berghe des Hôpitaux Universitaires de Louvain. Son équipe avait déjà montré que la nutrition artificielle précoce devrait également être évitée pour traiter les adultes en soins intensifs (2). Des résultats donc valables également en pédiatrie à lire dans le détail, dès parution.

Sources: New England Journal of Medicine March, 2016 (In Press) Early versus Late Parenteral Nutrition in Critically Ill Children et communiqué KU Leuven 15 March, 2016 Children in intensive care recover faster with little or no nutrition

(2) NEJM August 11, 2011DOI: 10.1056/NEJMoa1102662 Early versus Late Parenteral Nutrition in Critically Ill Adults