Indépendant mais pas amateur, Night School Studio a été fondé en 2014 par une poignée de professionnels passés notamment par les studios Telltale (pour la narration) et Disney (pour la direction artistique). Dès l'annonce de sa sortie, cette série a suscité la curiosité, que ce soit pour son orientation narrative ou son effet visuel. Mais regardons de près les détails avant de nous prononcer.
La garantie d'avoir le contrôle total
Cette franchise offre une emprise manuelle totale sur son héros, au fur et à mesure où l'histoire évolue. Certes, ce n'est pas grand-chose, mais avoir la liberté de se servir une bière ou de jeter un caillou dans l'eau peut fasciner. De plus, l'important est le langage d'Alex, mettant bien en évidence ses émotions et son parcours.
Que des surprises !
Jamais dans l'excès, Oxenfree ne fait pas vraiment rire, frissonner ou pleurer, mais montre une maturité étonnante dans tous les domaines. Pour tout ce qui est de l'écriture, rythme, musique et graphisme, ceux-ci relèvent du domaine de l'impertinence tant la copie sonne juste. Une véritable personnalité émane de cette aventure particulièrement soignée, et dont les auteurs ne se sont pas laissés déborder par l'ambition en convenant de faire tenir l'histoire sur une poignée d'heures. Un choix judicieux en vérité, car la plus grande réussite d'Oxenfree, c'est sans doute sa façon de maintenir le joueur impliqué en dépit de sa nature peu interactive. On tient là un petit nouveau qui, tout en évitant le piège des débordements émotionnels, maîtrise son sujet de bout en bout, jusqu'à cette conclusion habile dont le degré d'amertume pourra varier en fonction des paroles d'Alex tout au long du jeu. Une histoire d'adolescents écrite par des adultes, et une histoire de fantômes pour les gens qui ont les pieds sur terre.