[Ciné] On a vu Midnight Special

Midnight Special sort au cinéma ce mercredi, et on en attendait beaucoup. Et pour cause : son réalisateur n’est autre que Jeff Nichols, qui nous avait livré les superbes Take Shelter et Mud. Forcément, la barre d’attente pour le film était très haute, trop haute peut-être…

Synopsis : Fuyant d’abord des fanatiques religieux et des forces de police, Roy, père de famille et son fils Alton, se retrouvent bientôt les proies d’une chasse à l’homme à travers tout le pays, mobilisant même les plus hautes instances du gouvernement fédéral. En fin de compte, le père risque tout pour sauver son fils et lui permettre d’accomplir son destin. Un destin qui pourrait bien changer le monde pour toujours.

En effet, ce Midnight Special a été une déception pour nous. Peut-être que sans les films précédents nous aurions apprécié quelques qualités à cette aventure extra-terrestre, mais là nous avons surtout vécu de la frustration. Là où Mud ou Take Shelter avaient un ton et un propos nouveau, émouvant, intriguant, Midnight Special est très plat et surtout déjà vu.

Et pour cause : Jeff Nichols fait du (sous) Spielberg. Prenez Rencontre du 3ème type, mélangez ça avec E.T et vous obtenez tout Midnight Special. Du coup, aucune surprise puisqu’on voit toutes les scènes arriver à 3km, aucune émotion, aucun suspense et on s’ennuie un peu…

De plus, c’est à se demander si Nicols ne passe pas la caméra à son stagiaire de temps en temps, tant deux scènes à suivre peuvent être inégales en terme de mise en scène, alors que ses films précédents étaient maîtrisés de bout en bout. Inégalité également dans les moyens donnés sur certains plans. Là où certains passent bien, d’autres piquent les yeux au niveau des effets spéciaux, quand ils ne sont pas directement pompés sur Tomorrowland.

Dommage, car il y avait du fort potentiel dans ce Midnight Special. Et c’est ce qu’on se dit avec la scène d’ouverture devant laquelle on vibre au son de la musique sombre et envoûtante jusqu’à ce que le titre apparaisse à l’écran. Et puis plus rien, plus de surprise, on devient passif face à l’écran qui suit un ensemble décousu d’histoires et de personnages qui commencent quelque part mais ne finissent jamais.

En effet, les seconds rôles sont complètement sous exploités (mention spéciale à Adam Driver qui aurait pu avoir un rôle sympa. Mais non…), tout comme certaines intrigues dont celle du Ranch, sorte de secte religieuse que l’on aperçoit au début du film puis qui devient insignifiant malgré son énorme potentiel.

Pourtant, l’ensemble est parfaitement bien joué car il n’y a aucune fausse note de la part de ce casting 4 étoiles. Michael Shannon interprète de nouveau le parfait papa poule protecteur (mais bizarrement effrayant) et le jeune Alton est une nouvelle petite révélation, comme tous les enfants qui ont joué pour Nichols.

Mais au final, c’est la frustration qui l’emporte face à ce Midnight Special qui aurait pu être tellement plus que ce qu’il finit par être. Dommage… Malgré tout, la patte et l’univers Nichols sont bien là, le film reste à voir car il change de tout ce qu’on peut voir au cinéma en ce moment et tente le genre peu facile de la science-fiction, et on attend votre avis sur la question ici en commentaire ! :)