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Les fils d’Odin, par Harald Gilbers

Par Goliath @Cayla_Jerome
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Les fils d’Odin, par Harald Gilbers

Un thriller décoiffant, mais pas que ça : c’est aussi une autre vision de la guerre 39-40 !

Harald Gilbers reprend dans son second roman, après Germania, le même personnage : le commissaire Oppenheimer dans les décombres de Berlin sous le feu de l’aviation alliée durant la seconde guerre mondiale. Le régime Hitlérien bat de l’aile, les troupes de libération avancent, chacun cherche à survivre comme il le peut, d’autres cherchent à se refaire une santé pour l’après-guerre sous une nouvelle identité, faire oublier leurs rôles durant la guerre, leurs participations à la solution finale. Tous les moyens sont bons afin de se protéger, même, parfois, les pires lorsque l’on a gros à faire oublier. Une fois que les armées occuperont tout le territoire allemand, il faudra être en mesure de rendre des comptes et montrer une patte aussi blanche que possible. La peur règne sur les habitants. L’on craint autant le parti du national-socialisme (Nazisme) que ceux qui cherchent à fuir l’avancée des troupes. L’ex commissaire Hoppenheimer, en mission non officielle, doit tenter de sauver une amie de la condamnation à mort dont elle fait l’objet, quitte à franchir des limites qu’il ne se serait autorisées avant d’être exclu de la police parce que juif. De plus, Oppenheimer est un juif qui se cache sous une fausse identité, vivant dans la clandestinité.

Outre le suspens de cette enquête de police clandestine, Harald Gilbers donne une image mal connue du Berlin à la fin de la guerre. On sait bien que la ville a subi de très gros dommages lors des bombardements en 1945, mais que sait-on vraiment de l’esprit allemand à la même époque ? L’auteur dresse au fil de son histoire une fresque de la population. Certes les accros du régime sont bien là, veillant à appliquer à la lettre les consignes du pouvoir, même si cela peut sembler absurde, mais il y a également une foule d’individu qui n’adhèrent pas aux idéaux Nazi, qui tentent par leurs faibles moyens de contrecarrer les ordres insensés auxquels chacun doit se soumettre. Le risque est gros, la peine pour trahison est la mort immédiate. La résistance interne est aussi efficace dans sa détermination que les aficionados du parti ; une guerre larvée s’organise dans une ambiance de fin du monde.

Je trouve particulièrement intéressant de montrer que tout le peuple allemand n’adhérait pas aux idées du parti Nazi, que tous n’ont pas été des monstres. La dictature réduit l’opposition à rien, la peine de mort aux mécontents calme bien des ardeurs ! Cependant, simplement parce qu’ils sont humains des gens risque leur vie pour en sauver d’autres et, il est bien de mettre un peu de lumière sur la témérité de cette prise de risques. Je trouve aussi que c’est un acte courageux de la part d’Harald Gilbers de mettre en avant ces justes qui ont mené une guerre dans la guerre. Un roman policier, un thriller certainement, mais les romans d’Harald Gilbers sont aussi des livres d’histoire particulièrement intéressants méritant d’être lus.

Paru le 07 mars 2016 aux éditions KERO

Présentation de l’éditeur

Traduit de l’allemand par Joël Falcoz

Berlin, début 1945. Au cœur d’une ville dévastée, Richard Oppenheimer, juif et ancien commissaire, vit dans la peur de faire partie des tout derniers déportés. Aidé par son amie Hilde, fervente opposante au régime, il mène une existence dans l’ombre. La situation s’aggrave brusquement lorsque Hilde est accusée d’avoir tué son ex-mari, membre des SS impliqué dans les atroces expériences humaines menées à Auschwitz.
Avec une broche portant un sigle runique comme seul indice, Oppenheimer se lance dans une enquête risquée pour démasquer le vrai coupable. Ses recherches le mènent à un mystérieux culte germanique qui n’a qu’un seul objectif : assurer la suprématie de la race aryenne…

 » Un thriller pour nous empêcher d’oublier… Ce livre devrait être une lecture obligatoire, et pas seulement pour les historiens.  » Books

Biographie de l’auteur

Après des études de lettres anglaises et d’histoire, Harald Gilbers a travaillé comme journaliste pour les pages culturelles d’un magazine puis comme metteur en scène indépendant. Il vit près de Munich. Germania, son premier roman, a reçu l’un des plus prestigieux prix de littérature policière, le prix Friedrich Glauser. Il travaille actuellement à son troisième roman, toujours autour du même personnage principal, l’ancien commissaire Richard Oppenheimer.
Les fils d’Odin, par Harald GilbersSource photo : krimiliteraturtage


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