Je découvre un peu plus Mario Vargas Llosa avec ce roman, qui se dit policier. Mais c'est surtout pour la présence de Lituma, brigadier, et son adjoint, Tomasito, dans un village. Et pour la disparition de quelques péons de la mine voisine.
Ce roman à plusieurs voix conte en parallèle la triste vie d'un poste de police isolé dans les Andes, à Naccos, les exactions du sentier lumineux et l'amour de Tomasito pour Mercedes. Lituma enquête vainement sur la disparition des trois travailleurs, interrogeant régulièrement Dionicio y Adriana (oui, à Naccos, pas à Naxos) et s'ennuie à mourir. Il est aussi terrifié par la présence du Sentier lumineux, qui n'épargne personne, et surtout pas un flic. Plus que cette enquête qui piétine, ce sont les victimes du Sentier lumineux qui m'ont intéressée. Tous innocents et pourtant tellement coupables, sacrifiés sur l'autel d'une guérilla contre le capitalisme, l'argent, l'Occident... Une violence froide et une inflexibilité effrayante qui renoue avec les sacrifices humains des peuples indigènes antiques. Ce qui n'est pas sans faire le lien avec les êtres mystérieux de la montagne, esprits ou démons qu'il faut amadouer... Au milieu de toute cette violence, le jeune Tomasito nous fait sourire par son amour naïf et absolu. Ouf !
Un roman qui me laisse un peu mitigée, je ne sais si c'est pour le style ou le thème (à moins que ce ne soit le fait de lire en espagnol, encore un peu tendu parfois) mais qui me donne tout de même envie de découvrir d'autres œuvres de Vargas Llosa.