© Decca
Sorti ce mois-ci chez Decca, le nouvel album de Nelson Freire est pour la première fois consacré à Bach.
On connaissait plutôt le pianiste d’origine brésilienne dans des registres plus romantiques mais avec toujours une très grande maîtrise technique. Nelson Freire fait partie pour nous de ces pianistes qui arrivent à trouver un juste milieu entre lyrisme et prouesse. Ses récitals sont souvent emprunts d’une ambiance presque intimiste pendant lesquels le pianiste développe une relation fusionnelle avec son instrument.
Alors un exercice Bach, pourquoi pas même si nous devons l’avouer ce n’est pas à la base ce que nous préférons.
La construction du programme de l’album a déjà su nous séduire avec une alternance entre grandes pièces (Partita, Suite anglaise) et partitions plus courtes en forme de mignardises à la fin de l’enregistrement.
Et c’est d’ailleurs ces dernières que nous retiendrons. Notamment « Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ » (Je t’appelle Seigneur Jésus-Christ) plein de couleurs et de souplesse. Nelson Freire y développe tout son talent d’adepte des rappels, la fin de son album ressemblant à une succession de « bis ».
Soulignons également la profondeur du Prélude en sol mineur pour orgue, dans lequel Nelson Freire nous donne des frissons avec à la fois une gravité et une spiritualité impressionnantes. Le moment chair de poule tant attendu.
Bel exercice de style avec un bouquet final très réussi et qui mérite le détour.
Notre dernière critique d’album concernait un tout autre registre souvenez-vous.