C'est vrai. Bob Dylan n'y sera pas complètement. On ne prononcera même jamais son nom. On entendra sa musique toutefois. Beaucoup de sa splendide musique. Et on y lire une large partie de sa vie.
Tel que rêvée par le brillant Todd Haynes. Inspiré de la vie et l'oeuvre de Mr.Zimmerman.
Bob Dylan est tel un poisson entre nos mains. Insaisissable, toujours en voie de se secouer et de retourner à l'eau. C'est probablement ce qui m'a tout de suite plu chez lui. Tout comme Bowie, Dylan, malgré quelques inflexions douteuses dans le christianisme, a toujours voulu faire strictement ce qui lui plaît. Et surtout ne répondre de rien à personne.
Pour le fan de Bob Dylan, le film de 2007 est un véritable bijou. Inutile de vous dire que je l'ai acheté, vu et revu et revu encore. Car les bons films, comme les bons livres, comme les bons disques sont revisitables.
Et Bob est insaisissable et que tenter de saisir l'insaisissable est toujours agréable.
This is why he's not there.
De plus, le film a été entièrement tourné à Chambly, à Montréal. et au Québec. Gauthier, Lafortune, Fortin, La Croix, Marcoux, Laflamme, Robitaille, Charest, Jutras, Chartrand, Rivest, St-Louis (en John Lennon), Vitanza, (en Paul McCartney)Lebeau (en George Harrison) , Déry (en Ringo Starr) et Emmanuel Schwartz sont tous des noms au générique.
Ce que je reprochais à Brooklyn récemment est ici une qualité. On ne reconnaît jamais Montréal (ou Chambly,à moins d'y rester) et on croit à Newport, Malibu, New York ou Londres.
Les références sont multiples et innombrables. Chaque visionnement ramène de nouveaux détails. Comme une référence à Moondog, un poète clochard aveugle rôdant autour de Dylan à ses débuts au Café Wha?, que l'on aperçoit en ouverture avec son habituel costume de viking. Les masques dans le village de Billy The Kid qui font référence au film de Dylan Masked & Anonymous ainsi que le maquillage de Jim James qui rappelle celui de Dylan dans Renaldo & Clara.
No direction home. Parce que certains bateaux n'ont pas besoin de port.
a complete unknown.
Like a rollin' Jones...
Dylan, fractionné en 6. ne semble plus un individu autant qu'un humanoïde soufflant dans son harmonica dans la mytholohie de l'Americana. Son plus grand mérite à l'égard de ce film est d'avoir laissé Todd Haynes jouer avec le mythe. J'en suis toujours très bouleversé sur la plan final nous montrant le vrai Dylan, nageant dans les notes de son harmonica, guidé par l'instinct.
Bob est fameux.
Todd aussi.
Ce film me fait aimer à nouveau le cinéma néo-réaliste et avant-gardiste des années 60, la narration baroque et surréaliste, Bob Dylan, un cinéaste hors pair et des acteurs magiques
"Dormir, c'est pour les rêveurs" dit Jude Quinn/Bob Dylan/Cate Blanchett à un certain moment.
Peut être aussi péjoratif qu'intéressant.
Le film est riche en symbole, en images et en générosité pour le fan de Zimmerman. C'est à la fois un festival pour l'oeil, l'oreille et tous les sens.
C'est un film formidable que je réécoute avec un véritable bonheur.
Parce que j'ai Bob Dylan, comme j'ai aussi Bowie, gravé dans le coeur.
Il s'agit de son 37ème album studio.
Le bougre a 74 ans.
Les anges déchus sont extraordinaires.