Patrizia : On pourrait s’embrasser, par exemple.
Madame H. : D’abord se chercher dans le noir. Il a de belles mains, non ? Pourquoi ne pas en profiter ?
Patrizia : Voyons ces mains.
Madame H. : Ses mains, elles remontent des hanches vers les épaules. Elles redescendent. Elles glissent sous le tissu de la robe. Elles remontent jusqu’à la bordure des bas.
Patrizia. : Je ne mets jamais de bas.
Madame H. : Vous devriez.
Patrizia : Les bas, c’est pour les vieilles, non ?
Madame H. : C’est très troublant, les bas. Très érogène. Les jambes au chaud jusqu’à cette ligne qui s’arrête juste sous le pli de vos fesses. Vous dansez et la robe vous caresse, exactement à cet endroit. Vous ne pouvez pas être plus nue et plus habillée à la fois.
Patrizia : Vos préliminaires, c’est de la masturbation ?
Madame H. : De l’auto-érotisation.
Patrizia : OK : auto-allumage d’abord. Ensuite, le cavalier glisse ses mains sous la robe pendant que les autres danseurs continuent à danser.
Madame H. : Les autres danseurs continuent à danser. C’est le jeu.
Patrizia : Ça s’appelle de l’échangisme.
Madame H. : Vous ne comprenez pas.
Patrizia : Si si, je comprends très bien. On met des bas, on sort, on danse, et on se tripote en public.
Madame H. : Justement pas. Ses mains doivent savoir rester invisibles.
Patrizia : J’oubliais, votre cavalier est aussi magicien.
Madame H. : Mais non, il est juste habile, attentionné et courtois. Et il peut vous tenir très longtemps au bout de ses doigts.
Patrizia. : C’est ce que je disais : un magicien.
Madame H. : Vous n’avez jamais rencontré un homme habile de ses mains. ?
Patrizia : Je ne sais pas… Je ne crois pas.