Le satellite DSCOVR, posté entre la Terre et le Soleil à 1,6 million de km, a pu saisir l’ombre de la Lune balayer la surface terrestre, de l’océan Indien à l’océan Pacifique, le 9 mars 2016 à l’occasion de la seule éclipse totale du Soleil de l’année.
Ce 9 mars 2016, une partie du monde a pu vivre en direct la seule éclipse totale du Soleil de l’année (celle du 1er septembre prochain sera annulaire). Pour celles et ceux qui n’y étaient pas, il était possible de suivre les retransmissions de l’événement sur Internet, au cœur de la nuit en Europe, et sinon de découvrir au cours de la journée, les dizaines d’images et de vidéos réalisées par les amateurs ou les professionnels.
On ne se lasse pas de voir le disque noir de la Nouvelle Lune – qui était alors presque à sa plus petite distance avec la Terre -, grignoter le Soleil flamboyant jusqu’à le dévorer totalement. Durant quelques minutes, l’obscurité qui a envahi le ciel pour tous ceux – humains et faunes – présents dans la bande de totalité, a répandu une fraicheur palpable et fait taire les oiseaux (entre autres…).
On ne se lasse pas non plus de voir les images prises de l’espace. D’abord, celles transmises par le satellite japonais Himawari-8 et maintenant celles, en plus haute résolution, de DSCOVR (Deep Space Climate Observatory). Changement de point de vue : cette fois on voit l’ombre projetée de notre satellite naturel courir sur la surface de la « petite bille bleue » (Blue Marble). La tache sombre a commencé à s’étendre au lever du jour, au-dessus de l’océan Indien, glisse à travers l’Indonésie et l’océan Pacifique, puis disparaît au large de l’Alaska. Au centre de la tâche, les terriens pouvaient donc admirer une éclipse totale. Observez comment se déforme l’ombre lunaire qui balaie le globe terrestre. Au centre, on distingue le reflet du Soleil.
L’éclipse totale du Soleil photographiée le 9 mars 2016 à Ternate — Crédit : Babak Tafreshi (TWAN)
Mesurer l’empreinte laissée de l’éclipse
Lancé il y a 13 mois, DSCOVR a atteint un peu plus tard sa position définitive entre la Terre et le Soleil, sur le point de Lagrange L1, à 1,6 million de kilomètres. Depuis l’été 2015, le satellite, dont la mission première est de surveiller le flux de vent solaire (et donc de prévenir les risques d’éventuelles tempêtes géomagnétiques), observe également en continu notre biosphère à travers son télescope Cassegrain. La caméra de 4 mégapixels, EPIC (Earth Polychromatic Imaging Camera) qui l’équipe, permet de dépeindre notre Planète, dont il voit exclusivement la face éclairée, à travers 10 filtres différents (de l’ultraviolet à l’infrarouge).
Pour la séquence de l’éclipse, l’équipe n’a utilisé que les vues en haute résolution prises successivement avec les filtres rouge, vert et bleu, toutes les 20 minutes. Le montage combine ainsi 13 jeux d’images capturés au cours des 4 heures et 20 minutes qu’a duré le phénomène.