Les chercheurs de 22 instituts américains, dont la Johns Hopkins University, la Mayo Clinic, l’University of Minnesota, l’University of California – San Francisco, du Scripps Clinic and Green Hospital… estiment que la moitié des patients ayant besoin d’une greffe sont à risque de rejet, avec, dans 20% des cas, des contraintes extrêmement élevées pour trouver un donneur compatible. Dans le cas idéal, le receveur doit présenter une absence d’anticorps anti-HLA contre les antigènes des leucocytes humains (Human Leukocyte Antigens) du donneur.
Désensibiliser pour amortir la réponse immunitaire et le risque de rejet : la procédure reste lourde. Il s’agit de filtrer les anticorps du patient puis de le traiter par médicaments pour détruire les lymphocytes B qui produisent les anticorps anti-HLA. Ainsi, une greffe d’un donneur vivant incompatible peut être envisagée et sera peut-être préférable à la liste d’attente. C’est ce que montre cette étude multicentrique menée chez 1025 adultes ayant subi une greffe de reins provenant de donneurs vivants HLA-incompatibles, appariés à des patients témoins sur liste d’attente pour des donneurs décédés compatibles.
L’étude montre qu’à 1, 5 et 8 ans,
· les taux de survie chez les patients ayant reçu une greffe de donneurs vivants HLA-incompatibles sont, respectivement, de 95%, 86% et 77%,
· les taux de survie chez les témoins d’abord sur liste d’attente puis greffés de donneurs décédés compatibles, sont significativement plus faibles, soit respectivement, 90%, 74% et 63%,
· les taux de survie chez les témoins d’abord sur liste d’attente et non greffés sont encore plus faibles, soit respectivement, 89,6%, 73% et 44%.
<span title="Among wait-listed controls who either remained on the waiting list or subsequently received deceased-donor kidneys, survival rates fell between the aforementioned rates — 94%, 74%, 63%, respectively.
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L’étude confirme ainsi l’opportunité et le bénéfice de survie en cas de greffe de rein à partir d’un donneur vivant, HLA-incompatible, plutôt que de rester sur la liste d’attente. Cet avantage de survie est significatif à 8 ans à tous les niveaux d’anticorps spécifique du donneur.
Source: NEJM March 10, 2016DOI: 10.1056/NEJMoa1508380 Survival Benefit with Kidney Transplants from HLA-Incompatible Live Donors