Fallait-il relancer le débat sur la laïcité depuis le Vatican ?
Le souverain pontife s'est invité dans l’un des plus ardents débats qui animent la République en lançant un appel surprenant, à nouveau à contre-courant. Quelle étrange déclaration pour le catho-gallican exhorté chaque dimanche à résister, par sa vie et la prière, contre cette République anticléricale et ses lois scélérates ! Mais aussi pour un éditorialiste radical, ambiance "de quoi je me mêle tu ferais mieux de te préoccuper des prêtres pédophiles !"
Un appel d’autant plus déstabilisant que pas une seule semaine ne passe sans qu’un hebdo ne titre sur la Laïcité, appelant plus souvent à une rupture définitive entre la société et la vie intérieure, par essence privée et personnelle. Quelques citoyens tentent bien de convaincre, invitant à la coexistence pacifique par la connaissance et la compréhension de l’autre. D'autres osent rappeler le rôle des croyants dans les progrès de la société, las… les confusions entretenues par les éditorialistes entre foi et crimes abjects, passés ou actuels, font leur œuvre.
Deux France, deux laïcités ? Hélas, bien plus...
Ce n'est plus le temps des deux France, Les camps qui s’affrontent avec des arguments guère neufs dépassent les clivages traditionnels et mobilisent des porte-parole inattendus. La droite comme la gauche ont trouvé des avocats plaidant pour la disparition de toute référence religieuse dans la société. Le porc revient dans le menu des cantine et, nostalgie du calendrier républicain, on propose de changer le nom des vacances de Noël, ou encore de renommer les 50 stations du métro parisien qui commencent par « saint ».
Sur les réseaux sociaux, les déclarations à l’emporte-pièce achèvent toute tentative de réconciliation autour d’une conviction efficace : le croyant est un homme de complot, qu’il s’agisse, selon l’Histoire, de rétablir la monarchie, de contrôler les mœurs, d’asservir la femme ou de faire sauter une bombe. Oui, dans notre pays, le moins religieux du monde (près de la moitié de la population se déclare non croyante), tout élan spirituel de l’Homme est dénoncé comme une aliénation.
Alors oui, il est urgent de rétablir la laïcité dans ce qu’elle est, ni plus ni moins ni mieux. Pour y parvenir, au risque surprendre ou de faire réagir, voici quelques affirmations simples, qui seront développée dans les billets suivants :
1. La laïcité n'est qu'un principe juridique d'organisation de l'Etat, pas de la société
2. La laïcité n'est pas et ne peut pas être une conviction
3. La laïcité est (toutefois) un combat politique
4. La laïcité est un horizon, plus une conquête
à suivre...
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