Sortie VF le 19 juin 2015
Résumé de l'éditeur : chez Milady
Un homme, une femme, une histoire d'amour impossible. Deux tables dans un bar, il l'observe, elle le remarque, et bientôt, leurs regards font plus que se croiser ; ils se cherchent. Il est marié et père de deux enfants. Elle vient de quitter son compagnon et entame une nouvelle vie. À travers les points de vue de ces amants éperdus, on découvre les élans de la passion, mais aussi les non-dits et les mensonges derrière lesquels ils se réfugient pour vivre cette relation dont la fin est écrite d'avance.
Mon avis :
Mon Premier geste quand je prends un livre c'est de le retourner, pas forcément pour lire la quatrième de couv, mais juste pour voir le roman dans son intégralité. C'est là toute l'originalité de celui-ci car il est à double tranchant. D'un côté une couv à dominante bleue, de l'autre une couv à dominante rose. Le décor est planté, nous pourrons lire cette histoire en ayant le point de vue des deux heros.
J'ai pris la liberté de lire ce roman différemment, même si je me doute bien que ce n’était pas là le but de l’auteur qui a, de part et d’autre, semé volontairement des interrogations qui sont comblées en lisant les deux voix.
J'ai tout d'abord commencé l'histoire de la jeune femme et alterné en retournant le roman, avec celle de l'homme dès que le chapitre s'y prêtait J'ai donc pu remplir tout de suite les zones d'ombre que l'auteur avait glissées de chaque côté. Je me demande maintenant qu’elle aurait été ma réaction en lisant d'abord une face puis l'autre ? Mais qu'importe, je ne regrette pas mon choix.
L'exercice de style est d’ailleurs fort réussi car on devine sans peine qui parle et il est facile de reconnaître la voix masculine, plus crue, plus hachée, plus directe et en proie à des doutes tout au long du récit. La femme, elle, a une écriture plus posée, plus construite, des chapitres plus longs. Des interrogations aussi, mais finalement rien qu'elle ne sache déjà au fond d'elle.
Il n'y a aucun jugement, de critique de l'un ou de l'autre, chacun des héros vous livre son point de vue et à vous d'en faire ce que vous voulez.
Le tout est raconté avec une écriture très fluide, un style presque parlé, un peu comme une confidence de deux personnes qui raconteraient leur passion dévorante et destructrice. L'ensemble donne une ambiance assez nostalgique et révèle un roman peu optimiste mais tellement ancré dans la réalité, qu'on ne peut y être indifférent.
Certains points resteront un peu flous dans le récit mais finalement l'essentiel est là.
C'est un premier roman prometteur et qui n'a que le défaut d'être trop court mais si l’on y rajoutait quelques pages, ce serait alors une toute autre histoire.
Comptoir des Soupirs fait partie des romans sélectionnés pour le Prix des Lectrices 2016.