Maestrade L.S. Hilton 3,5/5 (06-03-2016)
Maestra (372 pages) est disponible depuis le 10 mars 2016 dans la collection Le bête Noire des Editions Robert Laffont (traduction : Laure Manceau).
L’histoire (éditeur) :
Le jour, Judith Rashleigh est assistante dans un hôtel de ventes aux enchères londonien qui l’exploite malgré ses diplômes et son talent. La nuit, elle officie dans un bar à hôtesses où elle séduit sans effort.
Judith sait qu’elle doit jouer le jeu. Pour faire carrière et pour charmer les hommes, elle a appris à être une gentille fille… Jusqu’à ce qu’elle découvre une gigantesque escroquerie autour d’une fausse toile de maître. Licenciée avant d’avoir pu faire éclater le scandale, Judith décide de fuir avec un riche client sur la Côte d’Azur. Là-bas, un monde décadent et corrompu les attend. Là-bas, elle goûtera à la vengeance. La gentille fille deviendra femme fatale.
Mon avis :
Maestra est un roman qui a du mal à se situer entre polar et roman érotique. Il trouverait très bien sa place aux cotés des romans noirs et populaires de gare. Loin d’être un reproche, c’est un détail qu’il faut avoir en tête pour ne pas être déçu, tout comme le fait que Judith Rashleigh aime le cul, le cul un peu déviant même (elle n’est pas contre un petit coup, dans la face ou sur le fessier, je précise !). Et L. S. Hilton n’hésite pas un instant à nous faire part de ses échanges.
Ceci-dit, Judith est une femme moderne qui vit plutôt bien son côté femme fatale qui aime le sexe et le luxe. Alors quand l’occasion se présente d’avoir l’un ou l’autre, elle n’est pas contre, même s’il faut pour ça zigouiller un ou deux messieurs.
Oh, je résume bien vite Maestra. N’allez pas croire que l’intrigue se résume à ça : du sexe, des meurtres et du faste. Non, non, non ! Pour tout vous dire, j’ai trouvé les scènes de cul particulièrement chaudes (les fans de 50 nuances ont être contents) et croustillantes, mais elles n’apportent pas grand-chose à l’histoire, si ce n’est nous faire une idée du personnage. Ceci étant dit, l’intrigue a quelque chose de singulier et réserve de sacrées surprises.
Judith Rashleigh travaille comme assistante dans une prestigieuse maison d’art à Londres. Elle est mal rémunérée et peu considérée (malgré les niveaux d’étude qu’elle peut avoir), alors elle opte pour un second emploi, sur les conseille d’une vieille amie, dans un bar en tant qu’hôtesse. Lorsque son principal boulot tourne mal et qu’elle se fait virer, elle n’hésite pas à suivre l’un de ses clients aisés (de son second job, vous me suivez ?) pour une virée sur la Côte d’Azur. Mais monsieur supporte mal la dose de sédatifs qu’elle lui a glissée dans son verre et décède. Elle fuit (avec art !) et au fil de ses rencontres et opportunités, elle commence à se faire un beau pécule et une belle place en Italie où l’heure de la vengeance a sonné.
Maestra mélange donc sexe, art et mode (si vous devez subitement riches et ne savez pas commet dépenser ni vers qu’elle marque vous tourner, L. S. Hilton a créé ici une liste exhaustive de ce que vous devez acheter ou non.) et meurtres, mais ce dernier côté se révèle aussi surprenant. La gentille Judith n’est pas celle que vous croyez et son intelligence et sa sournoiserie apportent le caractère nécessaire pour rendre cette histoire plus palpitante (mais il faut bien avancer dans le bouquin pour y goûter). Et puis les manigances autour de l’art sont particulièrement bien montées et même si c’est parfois un peu complexe, l’histoire gagne en richesse et en intérêt via ces malversations qui nous permettre de connaître le monde de l’art sous un autre angle.
Maestra ne brille pas par son suspens mais reste à découvrir pour ce portrait de femme sociopathe sans complexe, qui sait ce qu’elle veut, un peu à la Monsieur Ripley de Patricia Highsmith mais en plus hot. Je ne l’ai pas aimé du tout, mais j‘ai été curieuse de découvrir le début de ses aventures (il s’agit du premier volet d’un triptyque) dont on ne voit finalement pas les pages tourner.