L'arrivée, dans la seconde moitié du XIXème siècle, du phylloxéra et sesravages amènent 3 experts à se pencher sur le problème : Gaston Bazille , Félix Sahut et Jean-Emile Planchon observent des "pucerons" en nombre, et Planchon sonne l'alarme.
C'est le même Planchon qui (aidé de Lichtenstein) établit la présence de larves du puceron sur les racines malades : du coup il baptise la bestiole " Rhizaphis vastatrix " ... mais Victor Signoret établit qu'il est de la famille des Phylloxéra (de mots grecs phyllon " feuille ", et xeros " sec " ) et le nomme donc Phylloxera vastatrix.
C'est ensuite un bordelais ( Léopold Laliman) qui fait état de l'immunité de certains cépages américains, tandis que Planchon (toujours lui !) pose que le phylloxéra a été introduit avec des plants américains (réputés résistants à l'oïdium).
Planchon part alors pour les USA, d'où il revient avec de nombreux pieds américains qui seront testés à Montpellier.
Le greffage de plants français sur des pieds américains va commencer ainsi et donner lieu (en 1875) à la publication - toujours par Planchon - de " Les Vignes américaines, leur culture, leur résistance au phylloxéra et leur avenir en Europe ".
Comme d'habitude, ça castagnera un moment entre les tenants de la nature qui prônent le greffage sur pieds américains, et les chimistes (les sulfuristes !) promoteurs du traitement au sulfure de carbone.
Ce sont bien sûr les promoteurs du greffage qui l'emporteront, la technique s'améliorera en se généralisant.
De là à conclure que le greffage date de cette époque il n'y a qu'un pas à franchir ... pour se tromper ! Car on trouve trace du greffage à des dates bien antérieures !
(Nota :
- sauf mention contraire les ouvrages cités ci dessous sont issus de ma collection personnelle, je peux donc envoyer des copies - partielles - de tel ou tel bouquin à qui en fera la demande.
- dans la mesure du possible j'ai intègré à ce billet des liens permettant la consultation des ouvrages cités sur le site de Gallica, ainsi que je l'ai fait plus haut pour le bouquin de Planchon.
- comme d'habitude, les photos peuvent être visualisées dans un format plus confortable).
Parmi les références au greffage que je citerai dans ce billet, l a plus ancienne est médicale (!) et date du début du XIVème siècle.
Elle est issue du " De liber vinis" d'Arnauld de Villeneuve et se trouve dans sa 6ème recette, celle du vin naturellement laxatif :
6. Le vin naturellement laxatif.
Le vin naturellement laxatif demande de l'habileté. Taillez les sarments dans le sens de la longueur. Extrayez une quantité de moelle. Remplacez-là par de la scammonée, de l'hellébore noir, de l'euphorbe ésule ou un autre laxatif fort. Assujettissez par une ligature comme on le fait pour les greffes. Ainsi la force passera-t-elle dans le cep et rendra-t-elle le raisin laxatif. Dans son traité d'agriculture, Palladius donne la méthode pour en élaborer en arrosant fréquemment le cep de suif de chèvres.
En 1600 on revient à la viticulture, et Olivier de Serres, dans son Théatre de l'Agriculture, se réfère au greffage d'une façon plus attendue : c'est s
Il décrit, par exemple, la greffe en fente, en faisant référence à la greffe des arbres fruitiers :