La maison du bonheur ? Pas loin.
Petit Pierre c’est Pierre Augé. Petit, c’était pour le différencier de son père, un Pierre aussi, boucher-charcutier de son état et qui décide d’ouvrir un bistrot pas loin de la boutique. On n’est jamais mieux servi, etc. Le gamin de Béziers va grandir dans cette ambiance et, coup de chance, ça lui plaît. Il suit papa comme son ombre et hume, renifle, regarde, et goûte tout ce qui bouge. Il commence à toucher aux fourneaux, part à Paris pour se frotter aux grands, Taillevent, Eric Fréchon, et le style bistrot avec Camdeborde.
Puis, cette idée folle de se lancer dans Top Chef. Il va en sortir vainqueur, connu et reconnu, pour une expérience qu’il trouve finalement positive dans la confrontation avec les autres et pour le travail sur l’assiette, esthétique et technique, qu’il maîtrisait peu. En 2009, il prend la suite de son père au restaurant qu’il rebaptise La Maison de Petit Pierre. Hommage et continuité. Sa femme Fanny en salle et une belle maison un peu décentrée, avec patio/jardin pour les beaux jours, deux salles, un bar, une cave et un esprit de cuisine de bistrot affirmée et revendiquée et un travail en communion avec les producteurs locaux, viandes et charcuteries par le père, poissons de la mer proche, et un investissement de tous les instants sur le gaspillage et le bio. Résultat : une cuisine fine et forte, des assiettes bien construites, riches et contrastées, un don évident pour sortir les saveurs et une fraîcheur réjouissante.
Une grande salle claire, actuelle, table en bois et alu, murs bois et pierres, tableaux et photos pimpantes, espace, vivant, pas de carte, peu d’énoncé de plats sinon par le serveur au moment où l’assiette arrive. Justement, elles arrivent…
Mousse de champignons, romarin, en amuse-bouche tiède, savoureux, simple et efficace. Œuf mollet basse température, cèleri, topinambours, noisettes, cerfeuil. Superbe, riche, et de belles alliances savoureuses à souhait. Quel plat !
Terrine de pied de porc au chou chinois en un clin d’œil filial au talent du père.
Canette, salsifis, dattes, épeautre, petites girolles.
Produits excellents, cuisson au doigt et à l’œil, jus de cuisson fort et goûteux à souhait, pour un plat remarquable de précision, de saveurs intenses et maitrisées, et des idées d’alliances parfaites.
Ardoise d’une petite sélection de fromages de région : Roquefort, Rocamadour, Bethmale d’Ariège.
Desserts passionnants comme le reste, dans l’original, dans l’expérience, mais aussi dans l’aventure des chemins de traverse qui deviendront des grandes routes.
Avocat, pomme, Manzana et Mûres, praliné craquant, sorbet et mousse coco.
Choix des vins au verre parfait dans le style et la diversité. Une sélection qui profite d’abord à la région et aux viticulteurs en culture raisonnée au minimum et aux vins nature pour l’excès. Accueil parfait, gambadant et souriant comme le service d’une joie communicative dans cet immense brouhaha des clients.
Une bonne humeur communicative, un travailleur acharné, simplicité et efficacité, plaisir et chaleur humaine, actuel et fidèle au passé, le petit Pierre deviendra grand.
22, avenue Pierre Verdier34500 Béziers
Tél : 04 67 30 91 85
www.lamaisondepetitpierre.fr
Fermé dimanche, lundi soir, mardi soir, mercredi soir
Menus : 15 € (2 plats) – 23 € (3 plats)
Menu « Fais ce que je veux » : 40 € (4 plats)
Menu « Tais toi & laisse toi faire « : 70 € (dégustation)
Lire la suite: Grand Hôtel du Midi
Retrouvez la totalité des articles « Reportage : Des Tables au Sud » dans le lien ci-dessous:
http://www.gourmetsandco.com/tag/reportage-des-tables-au-sud/