L’espoir en l’avenir, c’est pour les faibles. Voici quelques découvertes scientifiques amusantes qui, après mûre réflexion, pourraient vous guérir de ce fléau.
Ceux qui me connaissent bien savent qu’il n’y a rien que j’aime plus que de me moquer des échecs de l’humanité. Mais aujourd’hui, j’ai plutôt choisi de me moquer de ses réussites. Faut dire que, comme vous pourrez le constater, la différence entre les deux n’est pas toujours évidente.
La beauté du cerveau est dans l’œil de celui qui le regarde
Commençons avec une découverte qui prouve qu’il n’y a vraiment pas de justice en ce bas monde : plus vous êtes beaux, plus les autres vous penseront intelligents.
Les visages d’un homme et d’une femme composés de photographies de plusieurs personnes (Image : Jun’ichiro Seyama).
Des volontaires ont été invités à regarder les photos d’une centaine d’étudiants universitaires écossais et à tenter de deviner, strictement sur la base de ces photos, si ces étudiants étaient brillants, paresseux, efficaces, etc. Et devinez quoi? Plus les volontaires trouvaient les personnes représentées sur les photos attirantes, plus ils avaient tendance à leur assigner des scores élevés dans les catégories positives. Les participants avaient notamment tendance à surévaluer les moyennes générales des «mignons» alors qu’il n’y avait aucune corrélation entre l’apparence et la réussite scolaire parmi les étudiants photographiés.
Ce qui laisse entrevoir des motivations terrifiantes dans les actions des gens qui dépensent des fortunes pour ressembler à des célébrités, à des princesses de Disney ou même à des jouets. Peut-être pensent-ils qu’ils auront l’air plus brillants ainsi. Et peut-être qu’aux yeux de leurs semblables, ça marche.
L’étude scientifique sur la boulechite
Ce n’est pas l’interprétation du récipiendaire d’une boulechite qui fait la boulechite, mais plutôt le manque d’intérêt pour la vérité de la part de celui qui l’émet.
Une sorte de débat scientifique malaisant sévit en ce moment dans les pages de la revue Judgment and Decision Making. Un débat sur la nature de la boulechite, et plus précisément sur la manière dont l’être humain fait la différence entre une réflexion philosophique profonde et une grosse pile de n’importe quoi vaporeux.
Un extrait songé, tiré d’une réponse à la réponse à l’article initial : «Ce n’est pas l’interprétation du récipiendaire d’une boulechite qui fait la boulechite, mais plutôt le manque d’intérêt (ou même de compréhension) pour la vérité ou pour le sens du message de la part de celui qui l’émet.»
Semble-t-il que les études sur la boulechite sont maintenant si fréquentes qu’un chercheur a même inventé un nom pour ce nouveau champ de recherche : la taurascatique. Taura pour taureau, et scatique pour ce que vous pensez. On en est rendus là.
La puanteur familière pue moins
Vous trouvez que votre conjoint sent le yable? Consolez-vous : c’est pire au nez des autres.
Une étude menée en Angleterre démontre que la perception des mauvaises odeurs varie selon que la source appartient à la même tribu que le récepteur ou non. On a demandé à des étudiants de sentir des chandails malodorants en leur faisant croire qu’ils participaient à une recherche sur les phéromones; les chercheurs observaient plutôt les réactions des participants aux effluves peu ragoûtantes émanant des vêtements sales. Or, les chandails portant le logo de l’université d’attache des cobayes leur ont apparemment semblé moins dégueux que ceux qui portaient le logo d’une université rivale.
Une autre étude, dans laquelle les chercheurs mesuraient la vitesse à laquelle les participants se dépêchaient de se laver les mains et la quantité d’antibactérien qu’ils appliquaient après avoir manipulé des vêtements souillés, a donné des résultats similaires.
Autrement dit : peut-être que le chandail de hockey couvert de restants de hot-dogs que l’être aimé insiste pour porter jour après jour lui semblerait plus sale s’il affichait l’effigie d’une équipe qu’il n’aime pas. Littéralement, pour un partisan du Canadien, les Bruins puent. C’est bien pour dire.
Nouvelle excuse pour le manque d’entretien des infrastructures
Après trois réussites qui ont l’air d’échecs, voici un véritable échec qui n’a absolument pas l’air d’une réussite.
Si jamais on découvrait que la ville de Montréal avait déjà entreposé les plans du métro, de l’aqueduc et du pont Champlain dans un incinérateur, ça expliquerait bien des choses.
Semble-t-il que la ville de Bruxelles, en Belgique, a déjà eu la brillante idée d’entreposer les devis de construction de ses tunnels routiers sous un viaduc. À l’époque (c’était dans les années 1990) ce genre de document n’était pas systématiquement numérisé, et lorsque les ingénieurs de la ville ont eu besoin de retrouver les devis pour planifier des travaux d’entretien, ceux-ci avaient été dévorés par des souris. Oups.
Résultat : plus personne ne sait exactement comment les tunnels ont été construits et chaque opération de réfection se transforme en cauchemar immensément compliqué.
Si jamais on découvrait que la ville de Montréal avait déjà entreposé les plans du métro, de l’aqueduc et du pont Champlain dans un incinérateur, ça expliquerait bien des choses.
L’avenir ne sera pas meilleur sans l’être humain
On pourrait toujours se consoler en se disant que, si jamais l’être humain court à sa perte, la Nature pourra toujours recommencer avec une autre espèce.
On aurait peut-être tort. Parce qu’il suffit d’une toute petite interprétation abusive d’une observation étrange pour se mettre à paniquer en pensant que les chimpanzés ont peut-être découvert la religion.
Des biologistes se perdent en conjectures pour expliquer le comportement d’un groupe de chimpanzés qui ont pris l’habitude de lancer des roches sur le même arbre, sans raison apparente. Pour l’instant, il n’y a aucune preuve qu’il s’agisse d’une manifestation rituelle, mais le geste et les piles de pierre qui s’accumulent ne servent clairement à rien de pratique alors laissons de côté notre esprit critique et spéculons un peu.
Imaginons un lointain futur dans lequel les fidèles du Grand Inquisiteur de la Banane Cosmique pourchasseraient les derniers humains jusqu’aux confins de la Terre avant de se retourner contre leurs semblables et de plonger la savane dans une sanglante guerre civile.
Ce serait triste d’en arriver là. Désamorçons donc le processus en enseignant aux chimpanzés à jouer aux poches au lieu de lancer des roches sur les arbres. C’est dans notre intérêt à tous.