Après avoir apprécié « La Belle Image » et « Amorostasia », parus chez Futuropolis, je me suis laissé tenter par ce nouveau récit proposé par Cyril Bonin dans la collection Grand Angle des éditions Bamboo.
Ce one-shot invite à suivre les pas de Walter Benedict, un jeune photographe dans le New York de 1958, qui reçoit un talisman d’un vieil homme qu’il vient de secourir au pied de son immeuble. Il découvre très vite que ce porte-bonheur détient des propriétés magiques étonnantes, lui permettant de voyager dans le passé quand bon lui semble…
À l’instar d’Hiroshi, le héros de Jirô Taniguchi dans l’incontournable « Quartier Lointain », ou de Jeff Wiston dans l’excellent roman de Ken Grimwood (« Replay »), le personnage principal de cette histoire reçoit donc subitement la possibilité de tout changer en retournant dans son passé afin de changer le cours de son existence.
La vie est en effet faite d’une succession de choix qui délimitent le chemin que l’on emprunte. L’expérience et la connaissance sont les noms que nous donnons à cette succession de choix. Qui ne rêverait donc pas de pouvoir refaire ces choix sur base d’une vie entière de connaissance, de revenir dans son propre passé afin d’y corriger les erreurs passées ?
Ce qui fait le sel de ce bouquin sont les choix du personnage principal au fil de ses retours dans le temps, cette possibilité d’éviter les erreurs du passé, tout en constatant que ces nouveaux choix ne sont pas forcément une garantie de bonheur. Ce livre invite non seulement à réfléchir sur le sens de la vie et sur l’influence que l’on a sur le cours de celle-ci, mais il incite finalement surtout à profiter de l’instant présent et des personnes que l’on aime…
Ce merveilleux plongeon dans le New York des années 60 est de surcroît servi par le trait particulièrement élégant de Cyril Bonin, qui plante l’ambiance adéquate dès les premières cases.
Une excellente surprise… et une petite place dans mon Top BD de l’année !