Il y a une vingtaine d’années, alors que je visitais le père Lachaise, le guide nous montra la tombe de Pissarro, le peintre impressionniste. Il nous explique que la famille avait protesté, parce qu’il avait été enterré au milieu des chrétiens, et non dans un emplacement réservé aux gens de religion juive. Bien sur, Pissarro, grand artiste, aurait été bien au-dessus de ces mesquineries d’après lui. L’assemblée riait aux commentaires du guide. Rirait-on encore aujourd’hui : je vais dans des assemblées, où l’on revendique des carrés religieux, musulmans, ou juifs. Si les cimetières appartiennent aux mairies, et qu’une séparation religieuse est interdite, on instaure ci-et-là des carrés religieux, mais dont la loi interdit qu’ils soient séparés par un mur de l’ensemble du cimetière. Ce sont des réunions où l’on évoque, au nom du « vivre-ensemble », la mort séparée.