14 choses sur le viol que tout le monde devrait connaître

Publié le 07 mars 2016 par Youssef Mallouk @BuzzartsMa

Des fausses idées sur le viol sont encore très partagées en France, montre une étude d'Ipsos pour l'association Mémoire traumatique et victimologie publiée ce mercredi 2 mars.

21% des personnes interrogées disent par exemple que les femmes peuvent "prendre du plaisir à être forcées" lors d'une relation sexuelle. Et 24% ne qualifient pas une fellation forcée de viol.

La preuve que quelques rappels utiles s'imposent.

2. Cela veut donc dire que...

S'il y a eu des violences, c'est un viol. Mais c'en est aussi un s'il y a eu des contraintes (c'est-à-dire des pressions physiques ou morales) ou des menaces (par exemple annoncer des représailles en cas de refus).

4. En fait, cela va même plus loin:

Alors que 15% des sondés considèrent que "réaliser un acte de pénétration avec le doigt alors que la personne le refuse" n'est pas un viol.

Cette vidéo explique très clairement le principe du consentement avec une simple histoire de tasse de thé:

Ce qui veut dire, rappelons-le, que la peine encourue passe de 15 à 20 ans de prison pour un viol.

7. Maintenant que vous savez ce qu'est un viol, faisons la différence avec les autres agressions sexuelles:

"Il peut s'agir par exemple de caresses ou d'attouchements de nature sexuelle", précise le site stop-violences-femmes.gouv.fr.

La peine encourue est de 5 ans de prison et de 75.000 € d'amende et peut être jusqu'à 10 ans supplémentaires en cas de circonstance(s) aggravante(s).

8. D'après Ipsos, une part importante des sondés déresponsabilise les violeurs quand elle estime que leurs victimes les ont "provoqués".

Cela fait partie de ce qu'on appelle le " slut-shaming" (rabaisser une femme en la qualifiant de "salope", en français) ou le " victim blaiming " (le fait de faire porter la culpabilité à la victime plutôt qu'à l'agresseur). Cette manière de blâmer les victimes n'est pas anodine, rappelle le site stop-violences-femmes.gouv.fr:

"Quelles que soient les circonstances de l'agression, vous n'en êtes pas responsable. N'hésitez pas à en parler, que vous veniez d'être agressée ou que les faits soient anciens; vous n'êtes pas coupable! Vous êtes victime."

De même, on peut regretter de voir que 41% des sondés pensent que "si on se défend vraiment autant que l'on peut en donnant des coups et que l'on crie, on fait le plus souvent fuir le violeur", ce qui, là aussi, renvoie la faute sur la victime.

Résumé autrement ça donne:

C'est ce qu'on apprend dans un rapport du ministère des Droits des Femmes de 2014. Le rapport se base sur une enquête annuelle menée par l'Insee et l'ONDRP. Un responsable des statistiques de l'ONDRP expliquait en 2012 que ce chiffre est en fait en dessous de la réalité.

Des chiffres sous-estimés par la majorité des personnes interrogées par Ipsos: 24% pensent qu'il y a moins de 10.000 viols en France par an et 41% pensent qu'il y en a 10.000 à 50.000.

24% voient juste en estimant qu'il y en a entre 50.000 et 100.000, tandis que 5% pensent qu'il y en a entre 100.000 et 200.000 et 6% plus de 200.000.

Seulement 11% des femmes victimes de viol auraient porté plainte, selon un rapport du ministère des Droits des Femmes de 2014.

Seuls 33% des répondants au sondage Ipsos évaluent bien ce chiffre, près de la moitié (47%) pensent qu'environ 25% des victimes portent plainte, et 18% pensent que la moitié le font.

11. Seuls 17% des violeurs sont des inconnus.

15% des personnes sondées par Ipsos pensent que "les violences sexuelles sont plutôt rares dans le cadre familial" et 44% pensent qu'on encourt le plus le risque d'être violé-e par "une personne que l'on ne connaît pas", mais c'est faux.

Toujours dans le sondage d'Ipsos, 55% des sondés disent qu'une personne court le "plus de risque d'être violée" dans l'espace public (rue, parking, transports en commun).

C'est faux. Selon les statistiques de l'ONDRP de 2013 et 2014 sur les viols commis à Paris, 57% ont été commis dans des lieux d'habitation, 16% dans des lieux privés (cabinets médicaux, caves, véhicules...), 26% dans des espaces publics et 12% sur la voie publique.

C'est ce que pensent 29% des sondés, mais c'est une idée reçue, écrit la psychiatre Muriel Salmona, présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie, dans Violences sexuelles, les 40 questions-réponses incontournables:

"Les taux de testostérone ne sont pas corrélés à plus d'agressivité, au contraire, la testostérone est une hormone qui favorise les comportements équitables comme l'a montré une étude parue dans la revue scientifiqueNature (Eisenegger, 2009).

Le manque, la frustration sexuelle ne sont en aucun cas des arguments pour justifier une mainmise sur le corps d'autrui."

14. Les femmes peuvent commettre des viols.

Les femmes, incapables de commettre des agressions sexuelles? C'est un cliché très présent, corroboré par 15% des personnes interrogées, mais une nouvelle fois faux.

Les hommes représentent bien une écrasante majorité des agresseurs (96% pour des agressions commises sur des mineur-es, 98% sur des majeur-es), y compris dans les cas où la victime est un homme.

Mais il reste bien une faible part d'agressions (respectivement 4% et 2%) qui sont, cette fois, commises par des femmes, selon une enquête de l'association Mémoire traumatique et victimologie de mars 2015.

Source : buzzfeed.com

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