Il y a 3 siècles, les premiers jouteurs s'affrontaient sur les eaux du tout nouveau port de SETE, avant même que Pierre-Paul Riquet n'ait prolongé son fameux canal jusqu'à la Méditerranée. Même rituel en 1823, un siècle et demi plus tard, pour honorer la duchesse d'Angoulème, fille de Louis XVI. En 1966, on renouera avec ce faste pour célébrer avec le tricentenaire de la ville, celui d'une institution qui perdure toujours.
Il existe d'ailleurs à Sète, au musée Paul Valéry, jus
te au-dessus du Cimetière Marin, une salle de joutes où documents et iconographies racontent l'histoire étonnante de ces jeux d'eau et de lumière dont l'origine se perd dans la nuit des temps. A première vue, les pavois et les lances font plus référence aux faits d'armes qu'à d'aimables divertissements. D'où l'origine présumée guerrière de ces échanges virils qui renverraient aux tournois médiévaux des chevaliers d'antant. En fait, les avis sont partagés et comme toujours les exégètes ne sont pas d'accord. D'aucun plaident pour de simples jeux dont on retrouve la trace non seulement dans toutes les régions de France mais très loin dans le temps en Grèce, dans l'ancienne Egypte, au Cambodge dans les eaux du Mékong et même en Chine !A Sète on dénombre pas moins de 6 sociétés de joutes, plus les écoles qui forment, dès le berceau, les futures chevaliers de la tintaine ; soit quelques centaines d'adeptes très motivés qu'au solstice d'été des milliers de spectateurs déchaînés viennent soutenir de leurs vivas ou, si leur étoile vacille, accabler de leurs lazzis.
Les barques bleu et rouge prolongées de leur quintaine (la tintaine) attendent leurs chevaliers blancs tandis que préludent les hautbois et les tambours. Une singulière cantilène s'élève, cet air mystérieux des joutes que Toussaint Roussy, le 1er conservateur du musée, attribuait à Lully, le compositeur préféré de Molière, qui donnait la comédie non loin de là, à Pézenas.
Au Cimetière Marin, "où tant de marbre est tremblant sur tant d'ombres", les noms des champions sont gravés dans la pierre, auréolés de glorieuses épitaphes. Ils sont véritablement entrés dans la légende sétoise. Les peintres connus et inconnus les ont immortalisés, ils inspirent aussi les poètes ; la musique aigrelette du hautbois a tellement charmé l'un d'eux (Francis-Octave Blama) qu'il a fait de cet instrument naïf et presque mystique le sésame magique de ce rituel :
Note à note, il métamorphose
Ordonne, anime, recompose
Idéalise le tableau.
Et la joute chevaleresque
Devient une irréelle fresque
Dans l'azur du ciel et de l'eau...
LES COMMENTAIRES (2)
posté le 24 août à 12:51
bonjour je cherche un site ou je pourrais telecharger la musique des joutes merci
posté le 18 février à 12:13
bonjour, eske quelqu'un connait un jouteur de Sete du nom de PELEGRIN Patrick ? merci de repondre au plus vite