Ron Rash en est à son quatrième roman. Cela fait quelques années que je le vois passer et que je n’avais jamais encore osé.
Pourtant, on m’en a dit du bien. Le dernier traduit en Français en date m’est donc tombé dans les mains et je l’ai lu.
J’ai découvert un auteur qui a un style facile, qui permet d’entrer dans l’intrigue sans encombre.
Ici, nous sommes au Etats-Unis, près de la Tamassee, une rivière qui coule en Caroline du Sud et qui fascine la jeune Ruth qui décide d’aller y piquer une tête.
Seulement voilà, le courant est fort et elle ne remontera jamais. Ses parents veulent la faire remonter à tout prix.
Deux « clans » vont naître pour, d’un côté, défendre la nature et de l’autre côté, rendre le corps de la jeune fille à ses parents. Les avis divergent, les esprits s’échauffent, tout est brouillé dans cette petite communauté américaine où rien n’est très simple…
Un roman court, bref qui met cartes sur table dès le début. On est dedans directement, les personnages nous sont présentés et c’est parti.
Un texte qui défend une nature sauvage, qui prône sa virginité et son prix qui ne peut pas être marchandé. Mais le deuil y est aussi traité, la douleur, la perte.
Entre les deux, la folie des hommes qui peuvent mourir pour leur cause.
Je suis entrée dedans avec une grande curiosité, l’écologie et la résolution d’un problème pour motivation. Malheureusement, j’en suis sortie un peu déçue.
En effet, je n’ai pas réussi à m’accrocher aux personnages qui ont été pour moi, des représentations de certains hommes et femmes que l’on pourrait rencontrer dans beaucoup de romans; le père aigri et malade, la jeune journaliste en colère et une historie d’amour naissante qui ne m’a pas parue nécessaire.
Cependant, on imagine très bien le décor très justement soigné par l’auteur.
L’eau qui coule et dont on entend le doux murmure en lisant sa description, les grandes étendues, la hauteur et la grandeur d’une nature sacrée.
Même si je ne relirai pas ce texte-ci, je serai surement tentée par les précédents ou les suivants.
Un auteur en devenir à découvrir.
Le chant de la Tamassee, Seuil, 2016.