Dans la rue !

Publié le 07 mars 2016 par Despasperdus

Une ancienne ministre de Ayrault et Valls, peu suspecte de déviationnisme frondeur, a avoué ce qu'elle pensait des supporters et des rédacteurs du projet de loi El Khomri, en ces termes :

« il est très facile de raisonner de manière désincarnée quand on gagne plus de 5.000 euros - c'est le cas des députés, des ministres, des (hauts) fonctionnaires, des dirigeants du Medef »

Le projet de loi EL Khomri, même si Marylise Lebranchu ne le dit pas ouvertement, est porté par la classe possédante, celle qui a tout à gagner de la précarisation de l'ensemble des salariés. Et, s'il devient loi, la caste oligarchique s'attaquera ensuite aux fonctionnaires, à l'instar des réformes successives des retraites.

Effectivement, quand on gagne 5000 euros par mois minimum en étant politicien professionnel à vie, dirigeant du MEDEF, haut fonctionnaire ou éditocrate servile, il est facile de se justifier avec quelques prétextes idéologiques et statistiques pour détruire lentement, depuis 40 ans, l'Etat providence en ayant l'assurance de ne jamais être impacté par une telle politique de régression sociale...

D'ailleurs, que reste-il de l'Etat providence ? Quelques vestiges : un code du travail rabougri, une sécurité sociale et un hôpital public qui n'assurent plus la santé pour toutes et tous, une école en manque de personnels qui n'offre guère de chance de réussite aux enfants des quartiers populaires, une SNCF qui n'assure plus ses missions de service public, EDF qui suit une logique plus financière qu'industrielle, des services sociaux livrés à la décentralisation et aux restrictions budgétaires, etc.

Dans ce contexte de régression sociale imposé alternativement par LR et le PS, aucune force politique de transformation sociale [1] n'assure le contre-poids politique pour effrayer les classes possédantes.

Si bien que pour stopper le processus en cours, il ne reste plus au peuple que la mobilisation pour s'opposer aux desseins de la caste oligarchique et porter des revendications offensives dans une République où ouvriers et employés, soit plus 50 % de la population, n'ont que 2,6 % des leurs à l'Assemblée nationale. En l'occurrence, tant que la représentation nationale sera aussi déséquilibrée au profit des classes possédantes, il sera impossible d'imposer la démocratie sur les lieux de travail, la retraite à 60 ans, le salaire minimum vraiment décent, la baisse du temps de travail, le repos dominical, la santé gratuite pour tous, le respect de l'environnement, une vraie école pour tous, une série de nationalisations sur des biens publics essentiels, etc.

Aussi, soyons nombreux dans la rue le 9 mars 2016, et les jours suivants...

Note

[1] je n'ose même plus écrire le mot gauche tant il a été dévoyé par le PS