En pleine crise du pouvoir d'achat et alors que le gouvernement a commencé une politique de rigueur budgétaire afin de contenir le déficit chronique, l'Elysée vient de rendre public ses dépenses pour l'année 2007. Et pour expliquer la hausse de 8,4%, la raison invoquée est la nécessaire réfection des lieux. Un audit de l'état architectural du Château a été mené afin de mieux programmer les travaux d'entretien et de grosses réparations. Le budget d'équipement et des travaux d'entretiens est passé de 1,9 millions à 3 millions d'euros, soit un surcoût de 53% par rapport à l'année 2006. Parmi les réfections, il y a l'appartement dit du "roi de Rome" où est censé vivre Nicolas Sarkozy même si le président y réside de moins en moins. Par ailleurs, l'installation du cabinet de Nicolas Sarkozy a coûté près de 500 000 euros.
Autre poste de dépense qui a augmenté : le personnel. Au 1er janvier 2006, le personnel de l'Elysée était au nombre de 957. Au 1er octobre 2007, ce sont désormais 1045 personnes qui travaillent rue du Faubourg-Saint-honoré. Du coup, les frais de personnel ont augmenté de 10,9%, des effectifs supplémentaires ayant été affectés principalement à la correspondance présidentielle et à la sécurité du chef de l'Etat.
Les dépenses consacrées aux voyages officiels du chef de l'Etat ont elles-aussi explosé puisqu'elles ont été multipliées par trois, les véhicules de fonction ont quant à eux parcouru 448 000 km de plus en 2007 qu'en 2006. Les dépenses en informatique et en télécommunication ont également augmenté.
Pour expliquer la hausse des dépenses de l'Elysée, il faut aussi inclure l'augmentation de salaire de Nicolas Sarkozy. Entre mai 2007 et décembre 2007, le chef de l'Etat a gardé son salaire de ministre de l'Intérieur, plus élevé que celui de président, ce qui s'est traduit par un joli 13ème mois : la dotation est discrètement passée de 101 125 euros à 130 638 euros, soit une hausse de 29%. Cette augmentation ne tient pas compte de l'alignement de son salaire avec celui du Premier ministre, entré en vigueur en janvier 2008.
Sans le travail d'Emmanuelle Mignon, la hausse du budget aurait été encore plus importante. En effet, depuis mai 2007, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy est partie à la chasse aux gaspis avec une certaine efficacité s'agissant des dépenses secondaires : moins 17% sur les fleurs, moins 44% sur le vin, moins 20% pour les cadeaux de l'arbre de Noël, moins 5% pour la Garden Party (le concert de Polnareff a été financé par le ministère de la culture). Enfin, les dépenses liées aux cadeaux diplomatiques offerts aux hôtes étrangers ont elles-aussi diminué, entre 40% et 60% selon la note de l'Elysée.
En pleine crise du pouvoir d'achat et alors que le chef de l'Etat entame une légère remontée dans les sondages, l'information sur la hausse du budget de l’Elysée tombe mal. Mais Nicolas Sarkozy s'est engagé à mettre de l'ordre dans les comptes en plaçant les dépenses de l'Elysée sous le contrôle de la Cour des comptes… pour le budget 2008.
(Source politique.net)