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Le mépris de Michèle Delaunay est un mépris de classe, et de caste

Publié le 07 mars 2016 par Mister Gdec
CaptureCela ne vous rappelle rien ? >  « La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? »(Laurence Parisot, Medef)… Quant à la précarité de Madame Delaunay, il semblerait selon mes informations qu’elle soit toute relative comparée à celle dont souffre le salarié lambda…. Quelle indécence !

Nous serons d’accord au moins sur un point. Le mépris est une marque sociale forte qu’il convient de ne pas manier à la légère.  Pourtant, après en avoir volontiers gratifié notamment sur twitter ¹ tous ceux qui ne partagent pas son avis sur la loi El Khomri, et ils sont nombreux, Madame Delaunay se fend donc à présent d’un billet sur son blog personnel où elle poursuit son œuvre au noir… Sombre entreprise en effet que de prétendre combattre ledit mépris en le poursuivant, en l’étirant délibérément, le  peaufinant, jusqu’à lui donner un nom, et un visage.

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J’en tiens pour preuve les propos mêmes  de Madame l’ex ministre et actuelle députée de Bordeaux dans le texte :

« Je le reconnais: ma colère concernait plus les initiateurs de la pétition demandant purement et simplement le retrait de la loi travail avant même que personne n’ait le texte en sa possession que les pétitionnaires eux-mêmes. Je ne veux pas même les citer et j’aurais préféré les entendre en leurs qualités sur les inégalités sociales et culturelles des femmes ou sur le drame des réfugiés. Car en effet de quel mépris font-ils preuves en demandant le retrait d’un texte qu’ils n’ont pas pu analyser avant le lancement de la pétition ; avant son examen et son amendement par les parlementaires qui représentent la démocratie dans notre pays ; envers la ministre Myriam El Khomri qui donne son nom à cette loi et reçoit des insultes bien peu en rapport avec son parcours et sa condition de femme ?

Le mépris, encore et toujours. Cette pétition bienvenue que j’ai immédiatement signée (cela fait-il de moi l’imbécile que Madame Delaunay pointe d’un doigt vengeur ?) démontre factuellement à quel point la demande de plus de démocratie est forte dans notre pays.  Elle ne saurait se limiter encore et trop longtemps à la seule représentation nationale derrière laquelle cette députée là se réfugie,  si peu représentative pourtant des français dans leur diversité : âge, sexe, religion ou non, origine sociale, niveau de revenus, etc… Et donc, poursuivre de sa hargne personnelle les initiateurs de cette pétition, dont Madame De Haas est la figure médiatique la plus visible, parce qu’elle a le courage de s’exposer personnellement, cela ne comporterait-il pas quelque dose de mépris ? Prétendre que cette personne, qui se qualifie en premier lieu de féministe, aurait quelque responsabilité que ce soit dans des attaques ignobles touchant Madame El KHomri pour le seul fait qu’elle soit femme (voir pourquoi pas son origine étrangère tant qu’on y est ?), cela ne porte-t-il pas en soi les stigmates avilissants du mépris qui va jusqu’à la calomnie ? Persister à penser, comme acculée dans ses derniers retranchements – la loi El Khomri étant en effet pour nombre d’entre nous une voie sociétale sans issue – que tous ceux qui ont signé cette pétition sont des idiots, puisqu’ils n’auraient pas lu et pas pu lire le texte de loi avant d’avoir signé, voilà qui est d’un mépris sidérant. Un mépris de classe et de caste du possédant et du sachant qui dénie à quiconque n’en est pas le droit d’avoir un avis éclairé sur une question qui touche pourtant à son quotidien à la fois le plus banal et le plus profond : son travail et ses moyens d’existence. J’ai lu le contenu du document de projet de cette loi qui a fuité avant son examen en conseil des ministres, lequel a été judicieusement déprogrammé.  Il est ici. Bon nombre de ceux qui sont à l’origine de cette pétition l’ont lu également, tout comme des syndicalistes, des juristes, des militants sincères, et une bonne partie des pétitionnaires. Mêmes des personnalités politiques de premier plan, au PS, proches de Hollande, ont décrié les fondements de cette loi jugée par beaucoup – sauf à droite, c’est tout dire… – régressive pour les droits des salariés. Mais Madame Delaunay continue à enfiler des perles sur son chapelet de contre-arguments, fournis par je ne sais quels experts en éléments de langage, préférant continuer à prétendre (c’est beaucoup plus confortable) qu’elle a, avec son clan, sa classe, et son rang,  raison seule contre tous… Et comme si cela ne suffisait pas, aller jusqu’à lancer cette accusation mensongère, médiocre et insultante pour notre positionnement politique :

« j’aurais préféré les entendre en leurs qualités sur les inégalités sociales et culturelles des femmes ou sur le drame des réfugiés. »

Le procédé est vil, pitoyable et pathétique. Pourquoi ressentir ainsi le besoin d’opposer des combats sociaux à d’autres, comme s’ils ne pouvaient pas se retrouver sur une même ligne de militantisme ?  Il conviendrait peut-être d’initier Madame Delaunay, qui en est manifestement si ignorante, du concept de convergence des luttes… La limite de démarcation qui constitue ce qu’est la gauche, la vraie gauche que Madame Delaunay semble tant mépriser, et dont je suis très clairement, c’est de choisir entre des principes et des actions, un programme politique, visant à accroitre le bien des pauvres et/ou celui des riches. Cela ne peut donc s’accommoder d’une doctrine comme le libéralisme, qui ne juge de son efficacité qu’à la seule mesure vénale de  l’accroissement des richesses matérielles acquises par ses possédants, au plus clair détriment de toute autre… En ce sens, au vu de votre positionnement politique et personnel, en effet, Madame Delaunay, tous comme la plupart des ministres qui constituent ce gouvernement si peu gauchiste, je vous dénie le droit de vous revendiquer de cette gauche chère à mon cœur. Aucun mépris dans mes propos, juste une évidence : nous ne défendons pas vraiment les mêmes intérêts.

¹ Allez donc vérifier par vous-mêmes, et vous verrez ainsi à quel point je n’affabule nullement, n’interprète rien, et ne fais que constater, navré, la médiocrité qui s ‘y lit.


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