Playlist mars 2016

J'ai découvert Clarika sur le tard (merci Jean-Jean), sans savoir qu'elle avait ouvert la voix aux autres Camille, Cherhal et compagnie... Une chanteuse à texte, qui joue de sa voix et de ses émotions avec ironie et vérité.
Elle est de retour avec un septième album plus grave, plus personnel peut-être. Elle y parle d'amour, côté séparation. La poésie est toujours là, la tristesse est plus présente mais sans jamais tomber dans le mélo.
Beaucoup de titres me plaisent dans cet album réalisé en collaboration avec Alexis HK et la Maison Tellier que j'ai enfin pris le temps d'écouter. Dans " Je suis mille " elle montre combien nos vies sont loin d'être toute tracées, combien on vit, on change, on évolue, nous sommes tous mille vies, le tout sur une superbe instrumentalisation. J'adore !

C'était l'un de mes coups de coeur de l'année, le trio folk rock de Denver est de retour avec leur deuxième album Cleopatra qui sortira le 8 avril prochain.
Ophélia, son premier extrait, que l'on entend un peu partout reprend la recette qui les a fait connaître avec Hey Ho et qui m'a littéralement charmé. Les clappements de mains, le gling gling et le piano qui frappe comme un battement de coeur. Si vous ne remuez pas au moins la tête à ses notes, bon et bien c'est que nous n'avons pas les mêmes goûts tout simplement lol Moi cela me fait des guili guili dans le ventre, dans le coeur, dans la tête et ça me fait irrémédiablement bouger la tête, claquer des doigts et me donne le sourire

Là encore, de la musique qui envahit tout le corps et qui le fait se déhancher sans même y penser mais qui cache bien plus. Car Rokia Traoré est une chanteuse engagée et elle le prouve une fois encore avec son nouvel album Né so (" chez moi " en bambara). Un album né dans la douleur, pendant son exil en Europe après les tragiques événements qu'a connus son pays, le Mali, en 2012. Elle y chante la détresse des peuples déracinés de force, la légèreté d'être et le plaisir de vivre, une ode aux jeunes femmes ou la folie haineuse des hommes, mis en écho aux crispations et durcissements de notre époque sur une reprise du " Strange Fruit " de Billie Holiday. Elle y chante aussi bien en anglais qu'en bambara mais aussi en français pour parler des réfugiés, elle mélange les instruments comme elle mélange les genres et les langues.
5 500 000 personnes ont quitté leur maison...
Bouleversant.

Entre rock et électro, des ambiances sombres et des textes qui parlent de détresse psychologique, qui abordent les aspects les plus troublants et déprimants de la vie, et ce sans jamais tout à fait fermer la porte à un brin d'espoir pour trouver la force d'échapper aux ténèbres jusqu'à les sublimer.
" Then I'll lose my children
Then I'll lose my love
Then I'll sit in silence
Let the picture soak
Out of televisions
Float across the room
Whisper into one ear
Out the other one "
À l'origine un projet solo emmené par la chanteuse et guitariste Elena Tonra, Daughter étoffe sa formation courant 2010 et s'élargit au guitariste Igor Haefeli et au batteur Remi Aguilella. Le trio commence à se faire un nom grâce au bouche-à-oreille après la diffusion d'une première démo puis de l'EP His Yourg Heart en avril 2011. La jeune femme n'a que 26 ans mais déjà un charisme qui lui promet de belles années sur scène.

Bonne écoute !