Générations futures a mené une véritable enquête de terrain qui a consisté à analyser la composition de 22 échantillons de poussière prélevés en juillet 2015 dans les maisons situées à une distance comprise entre 1 et 200 mètres des zones viticoles, arboricoles, de grandes cultures et de mélange de ces cultures. "Les résultats vont au delà de ce que nous avions imaginé" déclare l'ONG dans un communiqué.
Ainsi, entre 8 et 30 pesticides par habitation ont été détectés dans la poussière des habitations testées, sur les 61 pesticides recherchés.
En moyenne près de 20 pesticides ont été retrouvés par habitation testée, dont près de 12 sont des Perturbateurs Endocriniens (PE) potentiels, soit 60,18%.
98,16% de la concentration totale en pesticides concerne les PE. En moyenne 17,6 mg de pesticides quantifiés par kg de poussières, dont 17,3 mg sont des PE potentiels, ont été retrouvés.
En outre 3 produits ont été identifiés dans tous les échantillons: la perméthrine (insecticide), le tebuconazole (fongicide) et le dimethomorphe (fongicide).
Et un herbicide, pourtant interdit depuis décembre 2008, le diuron, a été retrouvé dans 90% des habitations.
A noter : Les habitations entourées de grandes cultures seules ont en moyenne 14,37 pesticides différents dans les poussières. Les habitations entourées de vergers seuls ont en moyenne 23,8 pesticides différents dans les poussières. Et les habitations entourées de vignes seules ont en moyenne 26 pesticides différents dans les poussières. Les logements riverains de vignes et de vergers sont ainsi exposés à un plus grand nombre de pesticides que les logements riverains de champs de céréales.
Enfin l'enquête a montré que la concentration totale de tous les pesticides quantifiés a diminué entre l'été et l'hiver d'une valeur comprise entre -30% et -95%, " ce qui est à la fois rassurant (la concentration diminue réellement) mais reste inquiétant car la présence de ces résidus semblent demeurer toute l'année " souligne Générations Futures.
Pour François Veillerette, Porte parole de l'ONG, "ces résultats montrent clairement que les personnes vivant prêts des zones cultivées sont exposées chez elles toute l'année à un cocktail important de pesticides, dont de nombreux sont des perturbateurs endocriniens potentiels, et illustrent l'urgence d'interdire les pulvérisations des pesticides de synthèse à proximité de zones habitées. Nous interpelons le Gouvernement afin qu'il intervienne fermement auprès de la Commission européenne pour que demain cesse cette exposition généralisée aux pesticides PE dans nos campagnes".
En attendant il serait certainement nécessaire que les riverains des zones agricoles exposés aux pesticides s'organisent, s'unissent et portent plainte contre les pollueurs. Ne pouvant plus compter sur nos élus politiques c'est probablement ainsi que l'on pourra espérer protéger notre santé.
Hervé de Malières
Cliquez ici pour voir l'enquête Enquête EXPPERT 6 (analyses de poussières) : des riverains de zones cultivées exposés aux pesticides perturbateurs endocriniens chez eux, tout au long de l'année !