Résumé ainsi, on s'attend à un thriller, un roman à suspense, peut-être une sombre histoire d'enlèvement et de séquestration. Bien sûr, Tout ce qu'on ne s'est jamais dit est un roman au suspense impeccable du début à la fin. Mais, c'est aussi bien plus que cela : c'est aussi un roman social qui évoque la mécanique d'une famille hantée par ses racines et son origine au sein d'une époque, les années 60-70, et d'un pays, les États-Unis. Marilyn, la mère de Lydia, voulait être médecin, malgré une époque et une mère qui ne comprenaient pas qu'on puisse être autre chose qu'une femme au foyer, mais a abandonné ses études à son mariage. James, le père, est le fils de Chinois qui ont émigré aux États-Unis, et qui a toute sa vie essayer de s'intégrer au maximum, en gommant son accent et en enseignant l'histoire des cow-boys à l'université, en vain car son physique rappelait toujours aux yeux des autres sa différence. C'est aussi ceux que ressentent leurs enfants, Nath l'aîné, Lydia et Hannah la petite dernière.
Tout ce qu'on ne s'est jamais dit est aussi un roman psychologique sur les émotions d'une adolescente qui porte sur elle tous les espoirs de ses parents. Marilyn reporte sur Lydia son désir insatisfait en la poussant à étudier dur et sans relâche les sciences dures. Quant à James, il souhaite plus que tout que sa fille s'intègre et soit populaire et entourée d'amis. Aucun des deux ne se rendent pas compte du fardeau qu'ils imposent à leur fille, jusqu'au terrible drame.Voici ce que j'ai aimé dans ce roman : sa complexité, la profondeur des personnages et de leur histoire. On n'est pas seulement dans le roman à suspense mais au-delà. Il s'agit d'un roman envoûtant, le premier de Celeste Ng, qui ne laisse pas indifférent, qui fait réfléchir au poids du passé et de la famille sur le destin d'une adolescente ordinaire.