de Garth Risk Hallberg
Roman - 970 pages
Editions Plon - janvier 2016
Mercer est un prof noir, venu du Sud des Etats-Unis vivre à New York, avec William, riche grâce à l'héritage de sa défunte mère. Ce dernier est un artiste-peintre héroïnomane, auparavant leader du groupe punk ExPostFacto. La sœur de William, qu'il n'a pas revu depuis longtemps, est une jeune mère divorcée de Keith. Charlie est un ado assez mal dans sa peau, fou amoureux de Samantha qui l'attire donc dans l'univers punk de la métropole. Le père de Samantha est un artificier à propos duquel le journaliste Richard Groskoph veut écrire une histoire. Lorsque Samantha est retrouvée comme morte le soir du nouvel an 1977, l'inspecteur de police Pulaski sera chargé de l'enquête. Un pavé d'un peu moins de mille pages, aux chapitres assez courts, rythmés par des pages graphiques. Mais cela est insuffisant à rendre la lecture fluide et captivante. L'auteur m'a perdue. Je suis cependant allée jusqu'à la lecture de la dernière ligne, du dernier chapitre qui m'a d'ailleurs beaucoup plu, mais globalement, je reproche à ce roman d'être trop touffu, et de m'avoir laissée sur ma faim quant à l'introspection et l'accompagnement dans la durée pour certains personnages intéressants, notamment Mercer, le Noir homosexuel aux grandes ambitions littéraires et à l'amour contrarié, ou encore Samantha, la jeune fille tourmentée qu'on a retrouvé laissée pour morte. Au lieu de mieux les côtoyer et les découvrir, je me suis sentie ballotée de personnage secondaire en personnage secondaire, de digression culturelle des années 70's en détail rockologique. Difficile de comprendre toute la presse quasi dithyrambique autour de ce roman à l'ambition d'épopée et de fresque générationnelle. Extrait :"Etourdi, figé sur place, le cœur agité de pulsations rythmiques, [Mercer] constituait une obstruction, une abstraction ; les masses auraient pu l'écraser si elles l'avaient voulu. Au lieu de quoi elles le contournaient peut-être, mais abandonnaient derrière elles, intacte, l'essence de Mercer Goodman. Mais, bordel, sans vouloir trop s'appesantir, qui dans cette ville trépidante s'intéressait même à l'essence de Mercer Goodman ? Ce fut cette découverte, autant que tout le reste, qui lui donna l'impression d'être entré comme dans un rêve." Malheureusement, alors que des amorces très intéressantes étaient lancées, - une histoire de gros sous entre deux familles et une société, des histoires d'amour présentes et passées, un monde vivant dans des squats sur un air de sex, drog and rock'n roll, des familles qui essuient les plâtres de la séparation...., - les choses se tiennent difficilement, et la confusion règne entre les personnages et les intrigues. Et c'est dommage parce que sur un terrain aussi fertile, et avec des passages néanmoins bien captivants, l'auteur n'a pas su - ou le travail de traduction n'a pas pu - restituer une fougue efficace et maintenir un suspense dans la ville magique qui passe de la lumière - des feux d'artifice du nouvel an 1977 - à l'ombre - du grand black-out de New York des 13 et 14 juillet 1977. Une lecture dispensable...
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