Slasher // Saison 1. Episodes 1 et 2. Pilot / Episode Two.
Chiller est une très petite chaîne du câble américain spécialisée dans la diffusion de programmes et films d’horreur, de suspense et thrillers. Alors que c’est la mode en ce moment de se lancer dans ses créations originales, elle s’est dit que ce ne pourrait pas être une mauvaise idée que de lancer sa propre série, sobrement baptisée… Slasher. On sait donc directement ce que l’on va regarder avant même que cela ait commencé mais l’on repassera pour l’originalité du nom. La série reprend donc tous les codes du slasher avec une mise en scène assez peu inspirée. Aaron Martin, plus connu pour avoir écrit les tribulations des adolescents dans Degrassi nouvelle génération ou encore celles d’Erica Strange, Slasher aurait dû lui permettre d’avancer un cran au dessus. Le plus gros problème d’une série qui s’appeler Slasher c’est qu’elle doit être un bon slasher. Si l’on enchaîne les morts comme des dominos tombent, ce n’est pas suffisant pour en faire un bon slasher. On a déjà vu les problèmes rencontrés par la série adaptée de Scream et plus récemment avec Scream Queens : le slasher n’est peut-être pas fait pour la télévision ou alors, le bon format et la bonne narration n’a pas encore été trouvée. L’une des seules bonnes séries de slasher qui avait été créée jusque là c’est The Following mais malheureusement cette dernière s’est ramassée au bout de quelques épisodes.
Sarah Bennet retourne dans la petite ville de son enfance, où ses parents ont été sauvagement assassinés. Très vite, une série de meurtres du même acabit se propage et les secrets enfouis depuis longtemps refont surface. Les proches de la jeune femme deviennent tour à tour des suspects ou des victimes, tant et si bien qu’elle en vient à douter de tous ceux qui l’entourent... y compris sa famille.
Et The Following n’a jamais été présentée comme un slasher mais elle avait des éléments narratifs qui collaient avec ce qu’il fallait attendre de ce genre en télévision (peut-être car c'est le papa de Scream qui a créé cette série aussi...). En mettant le paquet sur l’aspect dramatique, Slasher échoue à nous intriguer. Les scènes de mort sont toutes trop légères. J’aurais aimé un peu plus de sang, un peu plus de folie. S’il y a bien une ou deux scènes qui s’en sortent (notamment une au milieu du deux où un homme se faire charcuter en pleine rue avant d’être sauvé par le cuisinier du restaurant d’à côté, ou encore le coup de la batte de baseball dans le premier qui n’est pas sans faire écho à Orange Mécanique), l’ensemble manque cruellement d’ampleur visuelle. Les scènes de mort sont toutes plus fades les unes que les autres. Le tueur est, il faut bien l’avouer, déjà un peu fade. Son masque, que l’on pourrait croire directement inspiré de celui de The Collector mélangé à Halloween n’a rien d’effrayant. Il inspire plus la parodie qu’autre chose. Avoir un tueur avec un bon costume, cela peut faire tout un film. Je pense que l’une des rares franchises qui pourrait être adapté (mais il faudrait des moyens) c’est Destination Finale dont l’histoire ne reposait pas uniquement que sur l’enchaînement des morts, mais aussi sur résoudre une vraie énigme.
Pour en revenir à Slasher, je me suis pas mal ennuyé durant ces deux épisodes. Moi qui m’attendais à quelque chose d’un poil plus surprenant, on se retrouve avec des personnages développés de façon ultra mécanique et forcée. Certes, il y a peut-être un personnage sympathique là dedans et c’est Katie McGrath (que l’on a vu dans Jurassic World si vous vous souvenez… ou plutôt si vous vous souvenez de comment elle meurt) mais de toute façon, je n’en attendais pas grand chose au départ. Ma curiosité légendaire me donnerait presque envie d’aller creuser pour voir si la suite est bien meilleure mais visuellement cela reste assez affreux, dans la lignée de tout un tas de productions en Direct to DVD particulièrement fades. Et franchement, je m’attendais un peu à mieux. Je dis bien un peu.
Note : 4/10. En bref, c’est assez fade malgré une héroïne intéressante qui est la seule à réellement donner l’impression d’être impliquée narrativement dans ce truc difficile à avaler.