Interview : Luc Langevin

Publié le 05 mars 2016 par Lemediateaseur @Lemediateaseur

Numéro 1 de l’illusion au Canada, Luc Langevin s’était lancé un nouveau pari, conquérir la France avec son spectacle Créateur d’illusion. Une bonne idée qui s’est révélée payante car le succès a été immédiatement au rendez-vous, avec même des prolongations de ses représentations au Casino de Paris.

Afin de nous parler de son spectacle, de sa création, de l’accueil du public français et de la tournée à venir, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Luc.

Nous espérons que cet entretien vous donnera envie de vite découvrir son travail.

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Bonjour Luc,

Ton spectacle Créateur d’illusion est très bien reçu chez nous, j’imagine que tu en es ravi ?

Oui tout à fait, le spectacle est un succès critique, je l’ai vu par les commentaires des spectateurs notamment, et je m’en réjouis. C’était vraiment ma préoccupation de savoir si ce que je faisais allait plaire en France, et maintenant je suis rassuré.

Conquérir un nouveau pays, c’était un défi ou un plaisir ?

Les 2 (rires). Surtout un défi, mais je ne fait jamais de choses qui ne me procurent pas de plaisir. C’était un gros défi car un art comme la magie utilise beaucoup la perception des gens pour œuvrer, d’autant plus que ma magie est très parlée, et ces mots sont utilisés pour guider l’imaginaire et faire opérer la magie dans la tête. Moi je fais de l’illusion, la vraie magie est dans la tête des gens et c’est là où les perceptions de culture peuvent jouer sur les émotions qu’on va vivre en regardant les numéros  donc c’était ma grande préoccupation.

Y a-t-il eu des modifications au spectacle pour le présenter en France ?

Oui, beaucoup dans le texte notamment, pour retirer les références culturelles que le public québécois pouvait comprendre, mais pas nécessairement le public français. J’ai ajusté certains mots, certaines blagues aussi, car l’humour est culturel et j’ai eu des déconvenues aux premières représentations. Au niveau des illusions, elles sont restées essentiellement les mêmes exceptées le numéro avec le téléphone, la clé et le billet de 20 euros. Le fait qu’ici le billet soit en papier fait que j’ai modifié un peu le numéro car au Canada ils sont en polymère, donc on ne peut pas les déchirer et ici je peux le faire donc j’ai fait des ajustements, mais ce sont les seuls.

Tu parles de toi comme d’un illusionniste, et non pas comme un magicien, il y a une différence pour toi ?

En fait, je trouve que le terme illusionniste est beaucoup plus exacte pour décrire ce que je fait et ce que je suit, car je n’ai pas de pouvoirs surnaturels. On sait que tout est fictif et qu’il y a un secret mais le public se laisse transporter. Par soucis de rigueur j’aime illusionniste. Pour l’anecdote, au début de ma carrière au Canada, après un show, des gens m’ont contacté pour me demander de les aider à les guérir et autres, donc je me suis rendu compte que même en 2016, des adultes croient à la magie, ça m’a conforté dans mon idée de vouloir être honnête, pour ne plus avoir d’ambiguïté.

On peut même parler avec toi de grandes illusions, combien de temps prend en moyenne la préparation d’un numéro ?

Cela varie selon à quoi est destiné le numéro. Lorsqu’il est créé pour la télévision, on parle de quelques semaines de travail, mais pour un numéro sur scène, on parle de plusieurs mois. Il y a plus de contrainte car on doit pouvoir refaire le numéro quelque soit la salle dans laquelle on se trouve, peu importe les angles de vues, s’il y a des balcons ou non, la largueur de la salle, ou  les conditions de ventilation qu’on ne peut contrôler, et pour l’illusion ça peut être problématique. On n’arrête pas les tests tant que ce n’est pas parfait, et ça prend du temps.

Est-ce qu’il y a un numéro que vous préférez faire par apport aux autres ?

Oui, j’aime beaucoup faire le numéro de tenségrité qui est celui avec les meubles que j’empile pour faire une structure improbable et stable. J’aime beaucoup également le numéro final de téléportation. J’ai beaucoup travaillé dessus et ce sont des numéros que, je crois à ma connaissance, je suis le seul illusionniste à faire, on les a créés de toute pièce et c’est une fierté de les réaliser. J’apprécie aussi les numéros interactifs avec les spectateurs et cette spontanéité qui fait que tout peut arriver à tout moment. Après en général j’aime faire tout le spectacle (rires), car pour pouvoir le faire tous les soirs, le critère de création c’est le plaisir.

C’est parfois risqué un numéro interactif, non ?

Oui tout à fait (rires), c’est risqué, mais dès qu’un spectateur monte sur scène, la foule devient immédiatement beaucoup plus captive car ils ont conscience d’assister à un moment unique. La personne qui me rejoint n’est pas préparée et peut réagir comme elle veut. Ca fait toujours des bons moments forts, même si c’est risqué, c’est très important pour moi.

Tu pars dans quelques jours en tournée française, tu es impatient de découvrir notre pays ?

Très impatient, car jusqu’à maintenant, Paris est la seule ville française que je connais un peu, mais je n’ai jamais eu la chance de sortir de la Capitale. J’ai hâte de voir tous les paysages en dehors de la ville lumière. On va profiter de découvrir tous ces coins avec mon équipe, car ils sont dans le même état que moi.

Tout fonctionne bien pour toi, que peut-on te souhaiter pour la suite ?

On peut me souhaiter bien des choses en somme. Mon producteur et moi, on travaille beaucoup pour essayer d’entrer à la télévision. Au Canada, c’est comme ça que je me suis fait connaître et ça ouvre de nombreuses portes. On espère donc essayer de réussir à convaincre une chaine  d’investir sur ce que je fais pour développer un projet et émerveiller les gens grâce au petit écran.

C’est tout le mal que nous souhaitons à Luc Langevin, et nous le remercions pour sa gentillesse et sa spontanéité.

Son spectacle Créateur d’illusion va se promener dans toute la France, pour ne pas ratez une prestation près de chez vous, cliquez ici pour découvrir les villes et dates sur son site officiel.