Les chercheurs de la School of Public Health, de la Harvard Medical School et du Brigham and Women’s Hospital ont mené cette étude sur les données de 135.965 professionnels de santé, évalués tous les 2 ans environ et suivis durant 32 ans, participant à 2 grandes cohortes, la Nurses’ Health Study (NHS) et la Health Professionals Follow-up Study (HPFS). L’analyse confirme ainsi que la prise d’aspirine, régulière et sur le long terme est associée à une réduction faible mais significative (3%) du risque de cancer (voir tableau ci-contre). Pour la protection contre le cancer de l’intestin, l’analyse estime qu’une dose de 0,5 à 1,5 comprimés ou 325 mg par semaine soit l’équivalent d’une aspirine par jour à faible dose, pendant plus de 5 ans apporte cet effet prophylactique.
Précisément,
· la période de suivi totale était de 32 ans.
· Durant cette période de suivi, 20.414 cancers ont été recensés,
· l’utilisation régulière de l’aspirine est associée à un risque réduit de 3% de tous les cancers (RR : 0,97), l’analyse par type de cancer montre une réduction significative du risque
– pour le cancer colorectal (RR 0,81),
– pour les cancers gastro-intestinaux (digestifs) (RR 0,85).
· Aucun lien significatif n’a été identifié entre l’aspirine et le risque de cancer de la gorge et de l’estomac, du pancréas, de la prostate, du sein, du poumon, …
· Le bénéfice aujourd’hui démontré de l’aspirine pour le cancer du côlon s’avère dose-dépendant.
· La prise d’aspirine nécessaire pour observer ces réductions de risque est d’au minimum 5 ans.
· Enfin, les auteurs estiment que si tout le monde prenait régulièrement de l’aspirine, globalemnt, l’incidence des cancers, tous types confondus, serait réduite de 1,8%,
Øet, en particulier le nombre de cas de cancer de l’intestin de 10,8%.
Cette étude, on l’aura compris est en faveur de ce bénéfice anticancéreux de l’aspirine, mais avec certaines limites, ses effets indésirables, dans certaines conditions (dosage, durée) et dans la prévention de certains cancers seulement. Cependant, encore une fois, il ne s’agit pas d’une recommandation générale et hors prescription.
Source: JAMA Oncology March 3 2016 doi:10.1001/jamaoncol.2015.6396Population-wide impact of long-term use of aspirin and the risk for cancer