La brochette de musiciens compléments barrés et probablement sous substances australiennes illicites est de retour ! KING GIZZARD AND THE LIZZARD WIZARD débarque avec un nouvel album intitulé PAPER MACHE DREAM BALLOON. Un titre évocateur qui laisse imaginer une expérience typée, au mieux de ce que sait proposer ce groupe.
C’est donc leur 8ème album ! 8 albums en 6 ans d’existence, comme preuve d’une profusion et d’une inspiration toujours renouvelée. Surtout qu’en plus les loustiques ne font pas les choses à moitié ! Jamais de reprises, et jamais de « recyclages » de leurs anciens morceaux. Non, chaque album à sa personnalité propre, son univers, sa couleur mélodique, son espace-temps (QUARTERS contenais uniquement 4 titres tous d’une durée de 10min40 … d’accord), et probablement ses propres paradis artificiels que seuls les gars de KGLW sont capables de visiter. Tantôt hard-psyché des heures les plus sombres et peu assumées du Woodstock de 69, tantôt Pop Rock British avec des relents de LSD, et tantôt Jazz puriste oscillant entre masturbation technique et musique d’ascenseur. Bref, ils sont partout, ils débordent d’idées mélodiques, et savent les mettre en pratique vite et bien. Tellement vite que Google a déjà deux albums de retards, et You Tube propose toujours leur titre I’M IN YOUR MIND FUZZ qui date de 2014 ! Eh non les gars ! Il y a eu du tube depuis !
On s’était posé la question avec BLUE PILLS, est-ce qu’aujourd’hui on serait encore capable de faire du Rock / Blues brut et sans paillettes tel qu’il était fait dans les 60’s. BLUE PILLS a répondu à cette question, puis KING GIZZARD & THE LIZZARD WIZARD s’est infiltré dans la brèche et nous fait vivre le délire à la puissance 10 ! Un diamant brut, hors des clichés et des standards de « réussite » par la musique. Non, ici pas de prise de tête. Ce dernier album PAPER MACHE DREAM BALLOON est un ovni à l’image de l’œuvre du groupe. Dès la pochette le ton relâché est donnée, des bonshommes de pâte à modelé devants une grange et un paysage vert et bleu. On est détendu, on est bien ! Lors des premiers morceaux de l’album comme BONE, et DIRT, cette ambiance s’installe tranquillement. Des guitares acoustiques viennent soutenir des schémas joyeux dessinés à la flûte traversière. La base formée par la Basse et la Batterie se font très Pop à l’anglaise façon Beatles et typique 70’s. PAPER MACHE DREAM BALLOON commence même sur quelques percussions africaines avant de partir sur un rythme Uptempo porté par les flûtes jouées en majeur. Quelques échos d’harmonicas se font entendre ici et là. La voix de tête du chanteur noyée dans une reverbe douce participe également à l’ambiance détendue de cet album qu’on écouterait presque en étant allongé sur le bord d’un lac l’été.Ce même cocktail de voix de tête légère, de grilles pop, de flûte traversière et de flûte à bec (une fois n’est pas coutume dans l’œuvre de KGLW), se fait entendre tout au long de l’album. De légère nuances se font entendre comme sur TRAPDOOR avec une ambiance plutôt « SCOOBIDOO » (bizarre comme adjectif qualificatif, mais écoutez pour comprendre). Et THE BITTER BOOGIE qui s’approche du grand classique ON THE ROAD AGAIN de Willie Nelson. Un morceau très réussi d’ailleurs, la « fausse fin » qui relance le titre nous donne l’envie de le remettre encore et encore ! Peut-être LE tube de l’album ? S’ensuivent les deux titres TIME = FATE et TIME = $$$ qui se passent de commentaires quant au contenus des paroles. Toutefois en restant dans le même calibre du reste de l’album. C’est-à-dire ces couleurs Pop gentilles sans solos et qui s’en tiennent aux codes des prémices du Rock n Roll. Cette expérience n’en reste pas moins bizarre. Il suffit de jeter une oreille sur le dernier morceau de l’album PAPER MACHE qui atteint un sommet de bizarrerie, c’est là qu’on se rappelle qu’ah oui ! Ca fait une demi-heure qu’on est entre les mains des australiens les plus décalés de la musique. Même si clairement on les préfère dans des délires barrés au gros riff rock n roll avec les instruments noyés dans la Fuzz et le Delay des 70’s. Cette fois, c’est une balade sur le bord du lac à laquelle nous ont conviés les ptis gars de KGLW. Etonnant changement de couleur musicale, mais on sait qu’ils ne s’arrêteront pas là. Et loin de nous l’envie de les juger maintenant alors que leur œuvre n’est pas prête d’être terminée. Ah oui, au fait, leur futur nouvel album sort dans 2 mois ! 😉