"Berlin-Est, fin des années soixante-dix : une jeune femme dont la beauté classique et la tranquille détermination suscitent partout la curiosité a obtenu de passer à l’Ouest avec ses deux enfants Aleksej et Katja. Après avoir affronté les mille et une menaces et humiliations qu’infligeait la RDA à ces candidats au départ, voici Nelly Senff au pays de l’abondance et de la liberté. Mais l’Ouest, c’est d’abord pour les réfugiés la promiscuité d’une chambre partagée avec des inconnus au camp de Berlin Marienfelde et un avenir incertain. Sans compter les interrogatoires soupçonneux et sans fin de la CIA."
"Feu de camp" – 4ème de couverture
Voici une lecture que j’ai eue du mal à mener à terme. Trop plombante comme histoire, trop sombre et sans espoir. En plus elle est accompagnée d’une écriture, certes maitrisée, mais plate, sans aspérités, sans luminosité, d’une chiantise qui sied exactement à cette histoire.
J’ai eu du mal à le finir mais j’ai aimé découvrir ce "Feu de camp" de Julia Franck.
Julia Franck raconte la fuite difficile vers l’Ouest de la belle Nelly Senff, et son refuge, avec ses deux enfants, Aleksej et Katja, au camp de refugié de Marienfelde. Son arrivée, déjà est une suite d’embûches avec des interrogatoires en série, des soupçons glacés dans une ambiance de couvre-feu permanent et la suspicion sur les infiltrations d’agents qui viendraient de l’Est.
Julia Franck campe de nombreux personnages aux destins tragiques d’immigrés.
Nelly Senff, et ses 2 enfants, qui fuient Berlin Est. Krystyna Jablonowska, son vieux père grognon et impotent, son frère cancéreux pour lequel elle a quitté la Pologne et un rêve de violoncelliste, dans l’espoir de meilleurs soins. Hans Pischke, ex prisonnier en RFA, complètement paumé. John Bird, agent de la CIA, noir américain stationné à Berlin pour une sombre besogne de "débriefeur" des réfugiés, qui se traine une histoire d’amour qui se meurt, dans l’indifférence.
Cette galerie de personnages se frôle, se croise, s’évite dans ce "camp d’observation" qui n’en finit pas de coller à leurs basques. De provisoire, ce camp, il n’a rien, si ce n’est les vies qui tentent de surnager provisoirement avec les tickets de rationnement, les locaux insalubres, la violence de voisinages que favorise une promiscuité poisseuse. Les seules portes de sortie semblent être la corde pour la vielle dame, le trottoir pour la fille qui a conservé quelque fraicheur, les veines tailladées pour le souffre-douleur. C’est foisonnant de personnages, trop, et les mystères autour de chacun d’eux nous scotchent au récit mais nous perdent également.
Sombre, sombre.
Le gouffre se fait encore plus profond quand la violence xénophobe des autochtones s’exprime, sans frein, à l’égard de cette "vérole de l’Est" venue "voler le pain de la bouche des vrais berlinois. L’accueil est très, très, violent et l’histoire fait un clin d’œil à l’actualité terrible du moment.
Et pour finir, même la chute est au diapason du reste ; triste, queue de poisson et sans espoir.
Bref, une belle découverte que je n’ai pas pris plaisir à lire.