Aujourd'hui, pour ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux, je ne me suis pas prononcée sur le sujet par ce que soit je me taisais soit je déversais mon ressenti en des pages entières.
Ce matin a tout d'un matin ordinaire, la congolaise que je suis, ainsi que tous les congolais que nous sommes, sommes loin d'imaginer le drame qui se trame derrière nous.
Aux environs de 8 ou 9 heures si ma mémoire est bonne les premières détonations se furent ressentir à MASSENGO, un quartier très éloigné du centre-ville, une sorte de banlieue, où ma famille et moi résident.
Le but de l'article n'est pas de vous faire le récit de ce douloureux évènement, mais plutôt un petit rapprochement à la situation politique actuelle et un petit état des lieux.
On a pour coutume de dire que les noirs sont très coriaces et n'ont donc pas besoin d'un psy ou d'un suivi mental pour surmonter une épreuve, ce noir dont on parle est avant tout humain et a ses limites. Croyez-moi, sortir de son lit un dimanche matin en sursaut et voir toute sa famille y laisser la peau à cause d'une explosion imprévisible, on ne s'en remet pas jusqu'à la fin de ses jours et par compassion j'ai côtoyé quelques de ces familles. L'Etat n'a donc pris aucune responsabilité vis-à-vis des victimes du 4 mars qui sont jusqu' aujourd'hui abandonnées à leur triste sort.
Comme si l'argent pouvait acheter les morts ! J'ose croire qu'en allouant cette somme à chaque famille, le gouvernement n'espérait pas combler le vide laissé par ce désastre mais plutôt aider les familles à traverser cette sombre période. Le Congo, comme nous le savons brille par la corruption, minimes sont les familles qui ont réellement reçu cette aide financière, les personnes en charge de cette mission ont plutôt préférées se remplir les poches et il était plus question de connaître un circuit pour pouvoir s'octroyer la somme (c'est une autre histoire).
Sans parler de ces familles aux maisons dévastées qui n'ont jamais vu un seul franc blanc de ces 3 millions, et qui ont été obligé de reprendre leur vie tant bien que mal dans un pays où on survit.
Il était prévu des maisons pour chaque famille victime de l'explosion, mais jusque-là.On est prêt à dépenser des milliards pour élaborer des campagnes présidentielles mais incapable de venir en aide à une population en détresse.
De l'irresponsabilité morale des forces de l'ordre
Ce qui m'a intriguée au lendemain de l'évènement, c'est de constater la présence des armes aussi lourdes dans un quartier résidentiel.
Comment expliquer que le régiment blindé d'un gouvernement, les dépôts de munition, et des armes de toute catégorie soient stockés dans un quartier où vivent hommes femmes et enfants dans un pays qui n'est pourtant pas en guerre ?
Et jusqu'à ce jour nous n'avons jamais eu droit à une explication crédible et qui tienne la route.
Mes mots sont trop énormes qu'un article ne suffirait pas à décrire la peine immense que je ressens mais aussi la colère envers ceux qui sont sensés s'occuper de nous en cas de drame mais qui ont manifestement mieux à faire que de se soucier de notre cas, nous, pauvre population.
A ces âmes envolées, A ces familles détruites, A un avenir meilleur pour le congo.Ma pierre à l'édifice de ce iceberg qu'a été le 4 mars pour apaiser les cœurs par des mots sincères.
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