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LA NOUVELLE, un genre littéraire qui réussit aux écrivains francophones marocains.

Par Citoyenhmida

Nadia CHAFIK, professeur de Langue et Littérature françaises, semble être une enseignante-chercheuse très active : elle a publié des études, des articles, des contributions à des ouvrages collectifs, des chroiques avant de se lancer dans l’écriture de fiction.

Sa dernière publication “TETE DE POIVRE”, parue en 2012 chez les éditions “La Croisée des Chemins, est un recueil de treize nouvelles qui vient confirmer le goût de l’auteur pour ce genre littéraire.

nadia

En effet après s’être essayée au roman, en publiant trois titres – À l’ombre de Jugurtha, roman (Eddif / Paris-Méditerranée, 2000), Le Secret des djinns, roman (Eddif, 1998) et Filles du vent, roman (L’Harmattan, 1995) – elle continue son expérience de nouvelliste commencée en 2005 avec Nos jours aveugles, nouvelles (Éditions des Femmes).

Dans ce recueil, Nadia CHAFIK nous raconte plusieurs petites histoires, dans une belle langue française, légère et épurée, mettant en scène des personnages divers et variés, intervenant dans des univers tout aussi divers et aussi variés, construisant des situations aussi diverses et aussi variées.

L’auteur nous plonge dans une ambiance purement marocaine, comme dans “Justes noces“, où un mariage arrangé entre un jeune homme travaillant à l’étranger et une jeunee fille que ses parents veulent absolument caser, quitte à la mettre pratiquement au service de sa belle-mère et de son beau-frère, finit par une fugue pour le moins inattendue.

Dans “Molécule particulière“, l’auteur nous invite à une enquête policière à la suite de la mort suspecte d’une vieille dame, accueillie de manière inexpliquée par un couple très louche.

Le premier texte intitulé “Zéro” met en scène un élève pas spécialement doué que son professeur a sauvé en lui collant une cinglante note éliminatoire, provocant ainsi un sursaut d’orgueil chez l’adolescent qui a préféré fuguer et s’en aller chercher et trouver son destin meilleur sous d’autres cieux.

Pourtant, je me dois d’émettre une réserve ! A force de changer d’ambiances, Nadia CHAFIK finit par manquer de rigueur dans ses descriptions, à tel point que parfois le lecteur a du mal à localiser les situations! Mettons cela sur le compte du désir de l’auteur d’atteindre un certain universalisme.

A la lecture de ces nouvelles, et de bien d’autres écrites par d’autres auteurs, je suis enclin à penser que nos auteurs francophones sont plutôt bien inspirés quand ils choisissent ce genre littéraire.

Un roman suppose plus de travail de préparation, des recherches, une intrigue qui s’étale dans le temps et aussi dans l’espace, des personnages avec leur complexité psychologique et leurs interférences! La nouvelle semble, par contre, plus aisée à concevoir et réaliser, bien que les contraintes littéraires soient aussi exigeantes. Mais les auteurs marocains francophones contemporains manient plus aisément la nouvelle que le roman!

Ne nous en plaignons pas et encourageons-les en les lisant !


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