The Rebels of Tijuana se présentent comme des mauvais garçons des années 60, cette période où le rock’n roll et les yéyés étaient du « bruit ». Ces dandys pops se réclament de l’influence de Jacques Dutronc plutôt que celle de Sheila ou Claude François. Et musicalement, on y gagne. Ce n’est pas l’aspect naïf et innocent que le groupe a retenu des années 60, mais plutôt l’humour d’un Dutronc dans les textes, un style entre garage et rock psychédélique. Bien sur que ce disque aurait franchement dérangé en 1969 comme celui d’un Gainsbourg.
La force et la réussite du disque résident dans l’idée que cette galette vintage (sortie bien sûr sur disque vinyle) se veut « être sortie dans les années 60 ». On y trouve bien sûr quelques anachronismes pas vraiment dérangeants, mais en se replongeant dans cette ambiance, le disque libère énormément de magie. En effet, les textes traitent des thématiques présentes dans ces années-là. Je suis « Bizarre » est un subtil mélange entre les « Elucubrations » d’Antoine et le « Et moi et moi et moi » de Jacques Dutronc, portrait d’un rebelle des années 60.
Entre jerk, yéyé, psychédélique, et même rock, les styles musicaux s’enchainent, se marient et s’influencent pour créer quelque chose de nouveau, une recette typique du groupe. Cette diversité, que ce soit dans les styles de compositions et d’arrangements, montrent à la fois le talent du groupe, et permet au disque de libérer plusieurs parfums musicaux au fur et à mesure, ne laissant jamais l’ennui s’installer. Le groupe trouve aussi de bons riffs, et exploite correctement la palette sonore des nombreux instruments vintages qu’ils possèdent. Et, pour preuve de leur inspiration, on notera qu’il n’y a aucune reprise sur ce disque !
Après un certain nombre d’EP et deux albums, les Rebels of Tijuana reviennent en grande forme, inspirés, et nous réservent leur recette vintage toujours aussi savoureuse ! D’ailleurs, le groupe passera sans doute près de chez vous avec plusieurs dates en Suisse et en France !