En Californie, les start-up de la mobilité collaborent de plus en plus avec les municipalités, tant les données qu’elles possèdent sont précieuses. Le tout pour optimiser les flux de personnes en zones urbaines, mais pas uniquement !
La semaine dernière, la ville de Los Angeles et la start-up de ride-sharing Lyft annonçaient le lancement de GoLAapp, une application de navigation multimodale, intégrant l’offre de Lyft dans les trajets proposés aux utilisateurs parmi toutes les autres options de transport public et personnel. L’application donne également la possibilité à l’utilisateur de sélectionner ses préférences : option la plus rapide, la moins chère ou encore la plus respectueuse de l’environnement. Cette expérience de partenariat public-privé place l’utilisateur au centre de la réflexion en facilitant au maximum les déplacements des habitants, indépendamment du fournisseur de service.
Avec ce partenariat, la ville de Los Angeles s’inscrit directement dans la tendance des partenariats entre grandes villes des Etats-Unis et start-up de la mobilité. Ces applications de «ride-sharing» (les solutions d’Uber ou Lyft), de «car-pooling» (comme Blablacar en France) ou encore de navigation récoltent en continu des données sur les déplacements et comportements de leurs utilisateurs, comme sur les flux urbains et l’état des infrastructures, des données précieuses pour les villes. L’objectif est évidemment pour la ville d’améliorer la mobilité urbaine mais aussi d’améliorer la ville dans son ensemble : limiter les embouteillages, optimiser les infrastructures et diminuer la criminalité en sont les premiers exemples.
Interfaces de GoLA app
Les données des start-up pour améliorer la mobilité et lutter contre la criminalité
Los Angeles n’en est pas à sa première expérimentation en la matière. Très en avance en matière d’ouverture et de partage des données (open data), Los Angeles avait déjà mis en place un partenariat avec Waze en avril 2015 dont le but était de récupérer les données de l’application générées par les utilisateurs, afin de mieux comprendre le comportement de ses habitants sur la route et agir en conséquence sur les infrastructures de la ville. Un partenariat gagnant-gagnant puisque le service de navigation avait en contrepartie accès à des données telles que les fermetures de routes, les travaux de construction, les dangers sur la chaussée etc. et ainsi l’opportunité d’améliorer ses services.
La coopération va au-delà du partage de données puisque la police de Los Angeles (LAPD) elle-même utilise également l’application pour signaler les délits de fuites, fléau majeur dans la ville. En effet, la moitié des accidents de voiture à Los Angeles sont suivis d’un délit de fuite, comparé à une moyenne nationale s’élevant à 11%. Une initiative qui s’inscrit par ailleurs dans une tendance plus globale d’utilisation des données pour lutter contre la criminalité.
Application de navigation Waze (Crédits : dennizn / Shutterstock.com)
D'une application de navigation à un outil d'aide à la décision pour les villes
Une adaptation des start-up elles-mêmes sera peut-être à prévoir pour tirer leur épingle du jeu. Dans cette logique, l’exemple de Swiftly, application de navigation communautaire, est particulièrement intéressant.
En effet, depuis son lancement l’an dernier, la start-up a étayé son offre. Outre une application mobile qui aide les résidents à trouver le chemin le plus rapide et le moins coûteux, Swiftly propose désormais aux villes une plateforme pour aider leurs dirigeants à faire des investissements plus judicieux. Grâce aux données collectées par la jeune pousse, les organismes de transport en commun auront l’opportunité d’optimiser leurs opérations, et de mieux engager leurs usagers.
Dashboard de Swiflty pour visualiser des données urbaines
La nécessité de créer des ponts entre les géants de la tech, les villes en quête de renouveau, et les start-up collectant les données, n’est donc plus à démontrer et c’est sans doute la multiplication de ces partenariats, qui feront des villes de vraies smart cities.