Takotsubo, c’est le nom d’un piège à poulpes japonais*. Sa forme a inspiré le nom du syndrome de Takotsubo. Un syndrome généralement provoqué par des facteurs de stress négatifs tels que la douleur, la colère, la peur : c’est le » syndrome du cœur brisé « .
Mais il y a aussi le » syndrome du cœur heureux » déclenché par une décharge émotionnelle certes, mais positive ou heureuse. Cette étude suisse analyse les caractéristiques des patients éprouvant ce syndrome suite à un bonheur trop fort ou à une émotivité trop exacerbée.
En analysant les données de patients 1.750 patients diagnostiqués avec le syndrome de Takotsubo, issus 25 centres collaborateurs de 9 pays différents, l’équipe de l’Hôpital universitaire de Zurich constate que certains patients ont développé ce syndrome après un événement heureux ou joyeux et l’ont alors nommé » syndrome du cœur heureux « . Parmi ces patients,
· chez 485 patients, un déclencheur émotionnel précis a été identifié.
· Parmi ces cas ainsi renseignés, 4% résultaient d’un événement heureux et joyeux, comme une fête d’anniversaire, de mariage, d’adieu, une victoire sportive ou une naissance,
· 96% résultaient d’un événement triste et stressant, comme le décès d’un proche, un enterrement, un accident, l’annonce d’une maladie ou un gros problème relationnel.
· 95% des victimes de syndrome de Takotsubo sont des femmes que le cœur soit brisé ou bien heureux,
· L’âge moyen, 65 ans, parmi les » cœurs brisés » et 71 ans parmi les » cœurs heureux « .
Le syndrome de Takotsubo, peu connu jusqu’à cette étude, peut donc avoir des déclencheurs très variés. Il touche principalement les femmes ménopausées.
Une étude originale avec des implications possibles en services d’urgence lorsque des patientes présentent des signes de crise cardiaque, des douleurs thoraciques et viennent de vivre un événement heureux ou malheureux, riche en émotion. Bref d’autres recherches sont nécessaires pour comprendre les mécanismes exacts qui sous-tendent ces deux variantes qui mêlent très probablement facteurs psychologiques, cérébraux, physiques dont cardiovasculaires. Plus intriguant peut-être, bonheur ou malheur suivent peut-être les mêmes voies dans le SNC ?
Enfin, la relation entre le cœur et le cerveau reste également à élucider, des zones du cerveau impliquées dans le traitement des émotions, des réactions, du comportement et dans la prise de décision et la mémoire au fonctionnement cardiaque et en passant par …le stress.
Source: The European Heart Journal 2 March 2016 DOI: 10.1093/eurheartj/ehv757ehv757 Happy heart syndrome: role of positive emotional stress in takotsubo syndrome
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