"Laurent Fabius, député PS de Seine-Maritime, a exprimé mercredi sa "stupeur" après le compromis des 27 pays de l'UE autorisant une durée du travail pouvant aller jusqu'à 60 ou 65 heures hebdomadaires, affirmant que "l'Europe a besoin d'être profondément réorientée".
"J'ai appris avec stupeur l'évolution sur la durée du travail", a déclaré M. Fabius, invité de l'Association de la presse parlementaire, à propos de ce projet d'accord intervenu mardi à Bruxelles et qui requiert l'approbation du Parlement européen.
Selon l'ex-Premier ministre, "on ne peut pas seulement incriminer la directive européenne, il faut incriminer le gouvernement français" dont "l'attitude est maintenant de dire oui" à ce compromis.
L'ex-chantre du non à la Constitution européenne a refusé de dire s'il souhaitait que les Irlandais, consultés jeudi par référendum sur le Traité de Lisbonne, le ratifient ou non. "On enregistrera leur vote, c'est tout. Je ne suis pas allé faire campagne, quand j'avais des choses à dire sur ce sujet, je l'ai dit en France", a-t-il dit.
Réaffirmant que l'Europe connaît "un déficit démocratique énorme", il a soutenu que l'Union "a besoin d'être profondément réorientée vers une dimension sociale, une dimension démocratique, une dimension écologique".
Grenelle environnement : "pas beaucoup de décisions", critique Laurent Fabius
Laurent Fabius , député PS de Seine-Maritime, "s'inquiète" des suites du Grenelle de l'environnement, estimant qu'"il y a beaucoup de discours, mais pas beaucoup de décisions" de la part du gouvernement.
"Autant je pense que l'idée" de faire de l'environnement et du développement durable un axe de toutes les politiques publiques "est positive, autant je ne vois toujours pas de mesures concrètes, notamment financières, permettant d'aller dans ce sens, et ceci m'inquiète", a déclaré mercredi M. Fabius, invité à l'Assemblée nationale de l'Association de la presse parlementaire.
Sur cette "question décisive, il y a beaucoup de discours, mais pas beaucoup de décisions", a-t-il ajouté, alors que le Conseil des ministres examinait le même jour le projet de loi de programme sur la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement.
L'ancien Premier ministre a défendu "l'idée de taxe carbone, qu'(il) partage". "Tant qu'il n'y aura pas cette taxe, le gouvernement fait du bruit avec sa bouche", a-t-il dit.
Laurent Fabius brocarde "l'ORTS, l'Office de radio-télévision sarkozienne"
Laurent Fabius , député PS de Seine-Maritime, a ironisé mercredi sur le refus de l'exécutif d'intégrer "l'égalité du temps de parole audiovisuelle" dans la révision de la Constitution, brocardant "la reconstitution de l'ORTS, l'Office de radio-télévision sarkozienne".
Selon M. Fabius, invité de l'Association de la presse parlementaire, "les derniers chiffres" du CSA sur le temps de parole audiovisuelle, entre l'exécutif et la majorité d'un côté, l'opposition de l'autre, "aboutissent à une absurdité totale, de sorte que de bons esprits ont pu parler de la reconstitution de l'ORTS, l'office de radio-télévision sarkozienne".
L'ex-Premier ministre faisait ainsi le rapprochement avec l'ORTF, contrôlée par le pouvoir du temps du général De Gaulle.
Il a estimé qu'"il serait bon qu'il y ait un articulet" dans la Constitution sur ce sujet, "qui règle la question de façon simple, pas de façon casuistique".
M. Fabius a demandé "des modifications" sur deux autres "points durs" du projet de révision constitutionnelle : ce qu'il a appelé "le paquet électoral" (modification des modes de scrutin aux sénatoriales et régionales, redécoupage des circonscriptions législatives) et les nominations dans les institutions de contrôle comme le Conseil constitutionnel. Dans cette instance, "aujourd'hui, les nominations sont très, très largement politiques", a-t-il affirmé.
Source
Le site de Laurent FABIUS
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