L’Ami Louis

Par Gourmets&co

: cuisine décevante

: cuisine correcte

: cuisine intéressante et gourmande

: cuisine de haut niveau… à tous les niveaux

: cuisine exceptionnelle

Une table au superlatif…

Tout est énorme chez l’Ami Louis. Dans la démesure. C’est une véritable provocation à l’air frileux du temps. C’est une farce gigantesque et pantagruélique jetée à la tête des donneurs de leçon de maintien, à ceux et celles qui aiment les assiettes creuses, sans reliefs, faites de petits points et de grands traits. Ce restaurant, qui en est vraiment un, avec une carte certes courte mais essentielle et un chef en cuisine qui réalise à la commande ce que dont le client a envie. Bouleversant, révolutionnaire. C’est un restaurant qui parle d’un temps que l’on ne peut plus connaître, ou presque. Carrelage d’époque, boiseries d’origine, vieux miroirs, poêle à bois dans la salle, et tables de bistrot dressées comme pour le trio Gabin, Ventura, Blier.

A L’Ami Louis, on ne vous demande pas vos analyses d’urine, ni votre taux de cholestérol, ni votre liste d’interdits qui devient plus longue que vos envies, ni vos allergies, vous n’entendrez jamais que le chef s’occupe de tout sauf de savoir ce que vous aimez. Un monument, d’un passé qui fait rêver d’un présent où le plaisir de la table reviendrait sans fioritures, sans postures, et sans médecins. Ici, l’opulence est un art, un art de vivre, un plaisir de la table et le pire c’est que c’est délicieux. On se régale comme on disait avant la fin du monde.

Les plats. Presque immuables, en tout cas dans le style même si les saisons imposent quelques variations. Mais l’essentiel demeure. Le Foie gras est célèbre sur la terre entière, tant par sa qualité, même si ce n’est pas le meilleur du pays, que par les deux magnifiques tranches servies généreusement. L’idée étant bien sûr de partager, comme pour la majorité des plats, ce qui permet d’adoucir de manière significative l’addition finale. Le Pata Negra est un des plus goûteux depuis longtemps, servi joyeusement et tranché idéalement. On ne plaisante pas ici, nous ne sommes pas chez des petits jeunots qui débutent dans le jambon.

Pièce maîtresse de la carte et des cuisines, le Poulet est servi entier pour deux, rôti au four à bois, un vrai de vrai et le dernier à Paris. Chaleur idéale, puissance maîtrisée, et surveillance indispensable, et bien sûr cuit à la commande ce qui provoque une attente délicieuse de 40 minutes parfois plus si le temps est à la pluie et que le four tire moins.

La bête arrive enfin, découpée en salle, morceaux choisis, et flanquée d’une montagne de pommes frites allumettes et d’un parfait gâteau de pommes de terre aillées, le vrai avec plein d’ail. Avant la fin du monde, disais-je…

Carte des vins phénoménale, à des prix phénoménaux, mais quelques entrées de gamme abordables. Service à la hauteur du lieu : compétent, avenant, drôle, connaisseurs sachant gérer avec tact sinon désinvolture les stars qui passent la porte chaque jour.

Foisonnement de fruits de saison visibles au fond de la salle et l’assortiment sur assiette est puissamment généreux. Le baba, beau et généreux, vient de la pâtisserie Pain de Sucre (Paris IVème arrondissement). Moelleux et savoureux, il est imbibé généreusement d’un rhum Centenario, 20 ans d’âge, du Costa Rica.

Chez l’Ami Louis, les mêmes adjectifs reviennent souvent : généreux, savoureux, foisonnant, riche, copieux, délicieux, etc. L’Ami Louis ne serait-il pas unique dans le paysage gastronomique parisien ? Il l’est…

32, rue du Vertbois
75003 Paris
Tél : 01 48 87 77 48
M° : Temple
Fermé lundi et mardi
Carte : 140 € environ