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Vendredi 3 mars 1916

Par Cantabile @reimsavant

Paul Hess

3 mars 1916 - Des obus sont tombés hier, rue Clovis, rue du Jard 75, chez M. Humbeit, directeur de la voirie, etc. Il y aurait un tué rue de Vesle, à proximité de la porte de Paris.

- Ce soir, à 19 h 3/4, plusieurs projectiles éclatent autour de l'hôtel de ville, rue des Ecrevées, rue Thiers, rue du Marc, impasse du Carrouge et rue de Tambour. M. Lorquinet, commis des PTT, qui sortait de diner au restaurant Triquenot, à l'entrée de la rue Pluche, est tué par des éclats. Il y a des blesses.

Paul Hess dansReims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Cardinal Luçon

Vendredi 3 - Nuit tranquille à partir de 9 h. du soir, et sauf quelques gros coups de canon de temps à autre. Température + 4. Via Crucis in cathedrali. Midi longue canonnade française, 4 ou 5 coups par minute. Dans l'après-midi, surtout de 6 à 9 h. bruyante conversation entre artilleries adverses. Bombes sifflantes allemandes vers 7 h. A partir de 9 h. silence. A 7 h. un obus tua le neveu de M. Compant qui était venu de la rue Cazin à la porte, pour rendre service.

Cardinal Luçon dans sonJournal de la Guerre 1914-1918, éd. par L'Académie Nationale de Reims - 1998 - TAR volume 173

Vendredi 3 mars 1916

Juliette Breyer

Vendredi 3 Mars 1916. Des victimes, des bombes ! Deux frères, les contremaîtres Duchêne, aux Vieux Anglais ont été tués par la même. Je tremble pour ton papa. Si tu savais comme je l'aime lui aussi. Je lui ai dit que j'avais reçu la note officielle. Il a aussi de l'espoir. Il est heureux quand il voit ses deux petits enfants. Ta fillette le connaît bien. Elle l'appelle Pépère et elle lui tire sa moustache et tout cela nous attriste car tu n'es pas là pour le voir.

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu'elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu'au 6 mai 1917 (avec une interruption d'un an). Poignant.(Alain Moyat)

Tirs de destruction par notre artillerie à l'est de Steenstraete. Nous détruisons un ouvrage ennemi près de Beuvraignes, entre Somme et Oise. Nous abattons un avion à Suippes. Nous concentrons nos feux en Argonne au nord de la Harazée et sur le bois de Cheppy. Au nord de Verdun et en Woëvre, l'activité de l'ennemi s'est de nouveau accrue, spécialement sur le Mort-Homme, la côte du Poivre et la région de Douaumont. Ici, les Allemands ont procédé à des attaques d'infanterie d'une extrême violence que nos feux ont brisées en infligeant à l'ennemi de grosses pertes. Au nord-est de Saint-Mihiel, nous avons bombardé la gare de Vigneulles. Nos avions ont jeté 44 obus sur Chambley, sur la gare de Bensdorf et 9 autres sur les établissements ennemis d'Avricourt. Le président Wilson a demandé au congrès américain de se prononcer sur la politique à suivre vis-à-vis de l'Allemagne. Les colonels suisses Egli et de Wattenwyl ont été mis en disponibilité.

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